Investissements

Le revirement des taux d’intérêt se profile également aux États-Unis

La Réserve fédérale américaine semble de plus en plus décidée à baisser une première fois son taux directeur en septembre. Les investisseurs misent d’ores et déjà sur les actions cycliques.

Christoph Sax
Économiste en chef
Publié le
18 juillet 2024

D’après les dernières données sur l’inflation, les marchés financiers sont quasiment certains que la Réserve fédérale américaine (Fed) abaissera une première fois son taux directeur en septembre. En outre, une deuxième baisse semble possible d’ici la fin de l’année. Initialement, un assouplissement de la politique monétaire était déjà attendu bien avant. Comme le taux d’inflation reste à ce jour nettement supérieur à l’objectif de la banque centrale américaine, il a longtemps été incertain que la Fed puisse annoncer une première baisse des taux cette année.

En juin, le renchérissement a néanmoins continué à ralentir. Ainsi, le taux d’inflation est passé de 3,3 à 3,0%. L’inflation sous-jacente, c’est-à-dire sans tenir compte des prix de l’énergie et des denrées alimentaires sujets aux fluctuations, a de son côté reculé de 3,4 à 3,3%.

Ce ralentissement du renchérissement laisse présager que la pression inflationniste a sensiblement relâché son emprise aux États-Unis depuis le printemps. Les marchés financiers s’attendent donc désormais à un revirement imminent des taux d’intérêt par la Fed. Jusqu’à la fin 2025, les acteurs du marché prévoient un recul du taux directeur de 1,7 point de pourcentage, ce qui correspondrait à presque sept baisses de taux.

Fiche technique

Épargner et investir avec des ETF

Lisez quels sont les avantages des ETF par rapport aux fonds d’investissement traditionnels et quels sont les aspects importants lors de la sélection

Ces attentes ont amené les investisseurs professionnels en bourse à effectuer une rotation sectorielle. Ils ont ainsi transféré de l’argent investi dans des titres de grandes entreprises technologiques – qui ont porté les marchés pendant des mois – vers des petites et moyennes capitalisations. Ce faisant, ils misent avant tout sur les entreprises cycliques les plus à même de profiter d’une baisse des taux d’intérêt.

Cela signifie également que l’étendue du marché a de nouveau augmenté. On parle de ce phénomène lorsqu’une reprise n’est pas seulement portée par quelques grands titres, mais par une majorité d’actions.

La dernière évolution de l’indice Russell 2000, qui regroupe 2000 petites capitalisations aux États-Unis, accrédite cette tendance. Les baisses prochaines du taux directeur de la Fed amélioreront également, par ricochet, les perspectives de l’économie mondiale. En effet, les États-Unis sont la plus grande économie du monde et la Réserve fédérale détermine indirectement, via ses actions, l’orientation de la politique monétaire de nombreuses autres banques centrales.

Autres nouvelles économiques

Les prévisions économiques allemandes en légère baisse

Pour la première fois depuis un an, le très réputé indicateur ZEW du sentiment économique pour l’Allemagne a légèrement reculé en juillet, perdant 5,7 points pour s’établir à 41,7 points. Les professionnels de la bourse se montrent de nouveau un peu plus pessimistes quant à l’évolution de l’économie allemande. Le manque de clarté concernant la future politique monétaire de la BCE, l’incertitude politique en France et le fait que les exportations aient diminué plus que prévu ont contribué à cette évolution. En revanche, la situation conjoncturelle actuelle est jugée meilleure qu’il y a un mois. L’indicateur correspondant a augmenté de 4,9 points pour s’établir à -68,9 points. 

Le bitcoin donne des signes de reprise 

Après sa chute en juin, la cryptomonnaie a amorcé un très beau rebond. Après avoir perdu plus de 20% de sa valeur et avoir été coté à 55'000 dollars, il s’échange de nouveau à 65'000 dollars. Les investisseurs espèrent un assouplissement des réglementations si Donald Trump est élu président des États-Unis en novembre.  

La Chine en perte de vitesse

Au deuxième trimestre, la croissance économique chinoise a en grande partie déçu les attentes des analystes. Sur un an, la croissance s’est établie à 4,7%, alors que les attentes tablaient sur 5,1%. La consommation était particulièrement en berne dans de nombreux secteurs tels que la bijouterie, l'automobile, les cosmétiques, les meubles ou les articles de sport. Le Troisième Plénum du gouvernement, réunion à huis clos de plusieurs jours, a débuté lundi et doit définir les grandes orientations du pays à long terme.