Investissements

L’inflation recule nettement en Suisse

Le renchérissement perd du terrain en Suisse. Par rapport au mois précédent, les prix ont même baissé en septembre. Cette évolution est principalement due à la force du franc.

Christoph Sax
Économiste en chef
Publié le
10 octobre 2024

En septembre, les prix n’ont augmenté que de 0,8% par rapport au même mois de l’année précédente. Il s’agit de la progression la plus faible depuis juillet 2021. En août 2024, le renchérissement annuel se montait encore à 1,1%. Le taux d’inflation sous-jacente, c’est-à-dire le renchérissement hors énergie et produits à variations saisonnières, a également baissé, passant de 1,1% en août à 1,0% en septembre (voir graphique).

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Par rapport au mois d’août, les prix ont même diminué, et ce de 0,3%. D’après l’Office fédéral de la statistique, les voyages à forfait à l’étranger, la parahôtellerie, les vols en avion, l’essence, le mazout et le diesel, entre autres, sont devenus moins chers. Le moteur du recul de l’inflation est avant tout la vigueur du franc suisse, qui fait baisser les prix des biens importés et des voyages à l’étranger par exemple.

Le niveau de l’inflation est désormais plus bas que ce que le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) et la Banque nationale suisse (BNS) avaient prévu. Ils tablaient en effet sur un renchérissement d’un peu plus de 1% jusqu’à la fin de l’année. La BNS s’est appuyée sur cette prévision lors de sa dernière évaluation de la situation fin septembre. Elle avait alors abaissé le taux directeur de 0,25 point de pourcentage, pour le ramener à 1%. Comme le recul de l’inflation est plus important que ce qui était attendu, la BNS dispose d’une plus grande marge de manœuvre pour continuer à réduire son taux directeur. La prochaine décision de la BNS concernant les taux d’intérêt sera annoncée le 12 décembre. Les analystes prévoient une nouvelle baisse de 0,25 point de pourcentage.

Autres nouvelles économiques    

Les chiffres du chômage augmentent en Suisse

En septembre, le taux de chômage a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 2,5%. Il y a un an, il était encore de 2,0%. Le taux de chômage corrigé des effets saisonniers était légèrement plus élevé en septembre, puisqu’il se montait à 2,6%. C’est ce que montrent les dernières données du SECO. Les variations saisonnières concernent en particulier des secteurs comme la construction ou le tourisme. Le taux de chômage corrigé des effets saisonniers n’a cessé d’augmenter depuis septembre dernier, où il était de 2,1%. Le chômage a donc poursuivi sa légère tendance à la hausse durant le mois de septembre, a indiqué le SECO. La valeur atteinte, de 2,6%, est légèrement inférieure à la moyenne décennale de 2,7%. Le SECO s’attend à ce que le chômage augmente à nouveau légèrement dans les mois à venir, principalement en raison d’effets saisonniers.

Le moral des investisseurs s’améliore dans la zone euro

Les investisseurs professionnels sont un peu moins pessimistes concernant la conjoncture dans la zone euro. C’est ce que montre le baromètre conjoncturel publié chaque mois par l’institut d’analyse Sentix.

Fiche technique

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Après trois baisses consécutives, le baromètre a augmenté de 1,6 point et s’établit désormais à -13,8 points. L’économie de la zone euro amorce ainsi une nouvelle tentative pour sortir de la récession ou de la stagnation, a indiqué Sentix. D’après l’institut, l’espoir des investisseurs ne réside pas seulement dans les baisses de taux d’intérêt opérées par la Banque centrale européenne, mais aussi dans les mesures de relance mises en œuvre récemment en Chine.

Un marché du travail robuste aux États-Unis

Le gouvernement américain a créé la surprise dans son dernier rapport sur le marché du travail: en septembre, les créations d’emplois ont été nettement plus nombreuses que prévu. Hors agriculture, ce sont 254'000 nouveaux emplois qui ont vu le jour. Les économistes interrogés par l’agence de presse Reuters ne s’attendaient qu’à 140'000 nouveaux postes. En outre, les estimations du nombre d’emplois créés en juillet et en août ont été revues à la hausse. Le taux de chômage a par ailleurs légèrement diminué, s’établissant à 4,1%. Ces données sont intéressantes pour la Réserve fédérale américaine (Fed), elle qui s’est vu reprocher d’avoir prolongé trop longtemps sa politique monétaire stricte avec des taux directeurs élevés, et ainsi d’avoir freiné de manière excessive la conjoncture et le marché du travail. Ce n’est que fin septembre que la Fed a commencé à baisser ses taux d’intérêt. Elle le faisait pour la première fois depuis la pandémie, et elle les a réduits directement de 0,5 point de pourcentage. Elle a également laissé entrevoir des baisses supplémentaires au cours des prochains mois. Néanmoins, les nouvelles données du marché du travail ne lui fournissent pas d’arguments en faveur d’autres diminutions de taux aussi importantes. Pour novembre, les analystes s’attendent à une baisse plus modérée de 0,25 point de pourcentage.
 

Des prévisions de croissance solides pour les bénéfices 

Cette année, l’indice boursier américain S&P 500 devrait enregistrer une croissance bénéficiaire de 12% d’après le rapport hebdomadaire publié par LSEG. En 2025, les bénéfices devraient croître de 14,5%, et même de 40,1% pour l’indice Russell 2000, qui regroupe des petites capitalisations. L’anticipation d’une baisse des taux d’intérêt est déterminante pour les marchés actions, car cette diminution entraînera pour les entreprises des coûts de financement plus faibles et par là même une hausse des bénéfices. Le potentiel de rattrapage est donc important, en particulier pour les petites capitalisations, qui ont tendance à être plus endettées. Les pertes de chiffre d’affaires dues aux droits de douane et aux facteurs géopolitiques pèsent moins lourd face à l’effet positif des taux d’intérêt. Ainsi, la baisse des taux ne profitera pas seulement aux obligations, mais aussi aux actions. En Suisse, on s’attend également à une croissance des bénéfices d’environ 13% l’année prochaine.