Arnaques téléphoniques: comment vous en protéger?

Le coup du faux neveu ou du faux policier, les soi-disant spécialistes en informatique ou employés de banque, les appels choc: rares sont les personnes qui ne connaissent pas ces arnaques téléphoniques. Pourtant, les escroqueries continuent et apparaissent régulièrement sous de nouvelles formes. Les victimes y laissent de très grosses sommes d’argent. Problème: les fraudeurs sont malins, bien organisés, ils jouent parfois plusieurs rôles, s’adaptent rapidement et peuvent même adopter les spécificités du français local. Ils maîtrisent en outre l’utilisation des moyens techniques.

Les escrocs manipulent par exemple le numéro qui s’affiche à l’écran quand on reçoit un appel et masquent ainsi leur véritable identité (c’est ce que l’on appelle le spoofing). À la place, ils peuvent faire apparaître un numéro d’urgence comme le 117 et ainsi induire leurs victimes en erreur. Ils utilisent aussi l’intelligence artificielle (AI) pour reproduire de manière bluffante des voix que connaissent leurs interlocuteurs.

Des escroqueries difficiles à reconnaître

Cela veut dire que les victimes potentielles ne peuvent détecter les arnaques téléphoniques ni à la voix de la personne qui appelle, ni à l’aide du numéro qui s’affiche sur l’écran de leur téléphone. De plus, les fraudeurs se servent souvent des informations personnelles de leurs victimes, trouvées par exemple sur les réseaux sociaux, pour feindre une certaine familiarité.

Les escrocs téléphoniques usent judicieusement de la manipulation émotionnelle et psychologique pour influencer le comportement de leurs victimes. Il convient de ne pas sous-estimer ce facteur-là. En peu de temps, ils parviennent à exercer une forte pression psychique, et ils en appellent à la solidarité et à la compassion de leurs victimes. Tout le monde peut être touché. Les criminels jouent sur les émotions comme la peur et la panique, font des promesses fallacieuses de gains rapides et créent un sentiment d’urgence. Ils tirent aussi profit de l’appréhension que peut créer une personne détentrice de l’autorité comme un policier, un médecin ou un fonctionnaire des impôts.

Par ailleurs, de nombreuses personnes sont stressées dans leur vie quotidienne et ne remettent pas en question chaque situation ou information. Les escrocs essaient aussi de paraître crédibles en utilisant un langage spécialisé ou des formulations convaincantes.

Conseils pour vous protéger

Bien que les astuces déployées par les criminels soient de plus en plus perfides, on peut se protéger soi-même et les autres en adoptant les bons comportements. Voici quelques conseils utiles:

• La méfiance est de mise, notamment lorsqu’on vous demande de deviner qui est au téléphone. Posez des questions de contrôle auxquelles des inconnus ne pourraient pas répondre ou convenez avec vos proches d’un mot code que vous ne partagez qu’avec eux et que chacun utilise pour prouver son identité.
• Vous avez des doutes, ou quelqu’un vous met sous pression? Raccrochez. Ce n’est pas de l’impolitesse, mais une mesure de protection. Cherchez le numéro officiel de la supposée entreprise ou autorité qui vous a contacté afin de vous renseigner directement auprès d’elle. Bloquez les numéros suspects pour éviter de recevoir d’autres appels.
• Ne communiquez jamais au téléphone de données confidentielles et personnelles comme des mots de passe ou des données bancaires, même si l’appel ne vous paraît pas suspicieux. Aucun prestataire de services sérieux ne vous demandera ces informations par téléphone, SMS ou e-mail.
• Ne remettez jamais des objets de valeur ou des espèces à une personne que vous ne connaissez pas et ne répondez jamais favorablement à des demandes d’argent qui vous sont faites par téléphone.
• Faites modifier votre inscription à l’annuaire téléphonique. De nombreux escrocs y recherchent précisément des personnes qui portent des prénoms classiques pouvant donner des indications sur leur âge, leur sexe ou leur état civil. Si vous n’inscrivez votre prénom qu’avec l’initiale, vous pouvez anonymiser votre identité – par exemple E. au lieu d’Élisabeth. Vous trouverez ici le formulaire en ligne pour le faire. Vous pouvez également faire modifier l’inscription en utilisant le formulaire de Prévention Suisse de la Criminalité. Vous le trouverez ici.
• Vérifiez les paramètres de vos comptes de réseaux sociaux. Réfléchissez bien aux informations que vous souhaitez révéler et à qui vous voulez montrer vos publications.

Vous trouverez d’autres informations sur le thème de la cybersécurité ici ou dans cette fiche technique sans frais. Ou parlez-en avec votre conseillère ou conseiller.