Couples mariés: ces erreurs plombent vos finances
Chez les couples mariés, certaines croyances ont la vie dure. Si vous voulez mettre votre conjoint à l’abri des soucis et protéger vos finances, il est bien de connaître les erreurs les plus fréquentes.

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Impôts, retraite, succession: de nombreux couples mariés sont convaincus d’avoir réglé leurs affaires dans les règles de l’art. Lorsqu’ils viennent se faire conseiller, ils remarquent vite que leur planification repose sur des idées reçues. Comme le montre l’expérience, certaines erreurs sont très répandues.
Idée reçue: en cas d’accident, mon conjoint peut décider à ma place
Il peut arriver qu’une personne ne soit plus en mesure de prendre d’importantes décisions à la suite d’un accident ou d’une maladie grave. Dans ces cas-là, l’Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) intervient automatiquement, y compris si la personne est mariée. Sans dispositions claires, la responsabilité des décisions revient à l’APEA.
Pour éviter cela, il est recommandé d’instituer à temps un mandat pour cause d’inaptitude. Les couples mariés peuvent ainsi se protéger et définir qui est autorisé à prendre des décisions en lieu et place de la personne absente ou empêchée.
Conseil: dans l’idéal, désignez des personnes qui vous sont proches, comme votre conjoint ou vos enfants. Le mandat pour cause d’inaptitude doit être écrit à la main en entier, daté et signé. Une autre solution est de le faire authentifier par un notaire.
Idée reçue: je suis seule héritière de mon conjoint
Beaucoup de gens pensent qu’au décès du conjoint, ils hériteront automatiquement de la totalité de la fortune. Pour cela, il faut cependant un testament ou un pacte successoral. En l’absence de dispositions, la masse successorale est répartie entre les héritiers légaux. Une moitié de l’héritage va au conjoint survivant, l’autre moitié aux enfants communs. Les enfants ont donc droit à leur part d’héritage dès que le premier parent décède, et non pas une fois que les deux parents sont décédés.
Pour beaucoup de couples mariés, il est préférable que le conjoint survivant hérite de toute la fortune. Pour cela, les deux conjoints devraient s’avantager au maximum, au moyen par exemple d’un contrat de mariage dans lequel ils s’attribuent la totalité des acquêts. Il s’agit de la fortune commune qu’ils ont constituée pendant le mariage. Par testament, il est possible de limiter la part des enfants au minimum légal. C’est ce que l’on appelle la réserve héréditaire. Vous pouvez ainsi transmettre à votre conjoint jusqu’à ¾ de la masse successorale en présence de descendants, et même la totalité de celle-ci lorsqu’il n’y a pas d’enfants.
Conseil: des mesures supplémentaires s’imposent souvent pour protéger correctement votre conjoint. Le dispositif à prévoir dépend pour beaucoup du patrimoine du couple, de ses revenus et de la constellation familiale. Vérifiez avec un(e) expert(e) quelles mesures sont judicieuses dans votre cas.
Idée reçue: nous avons tout réglé dans un testament
Attention: un testament entre époux est invalide. En effet, le testament commun n’est pas autorisé en droit suisse. Chaque époux doit établir son propre testament. Celui-ci doit être rédigé intégralement à la main, daté et signé.
Idée reçue: nos capitaux de prévoyance sont imposés séparément
Non. Si vous retirez les avoirs de la caisse de pension, du compte de libre passage et du compte de pilier 3a la même année, vous risquez d’être lourdement taxé. En effet, même si la prestation en capital est imposée séparément des autres revenus, l’administration fiscale additionne généralement tous les retraits d’une année, y compris ceux du conjoint, comme le pratiquent la plupart des cantons. Plus le montant des retraits au cours d’une même année fiscale est important, plus le taux d’imposition est élevé. Pour cette raison, il est souvent plus intéressant de répartir les retraits sur plusieurs années.
L’exemple ci-après illustre les impôts que vous pouvez économiser en échelonnant les retraits des avoirs de prévoyance: un couple marié domicilié à Lausanne possède des avoirs de prévoyance pour un total de 900'000 francs. Si les deux époux prennent leur retraite la même année et perçoivent tous deux leurs avoirs cette année-là, le fisc empochera 75'979 francs. S’ils échelonnent les retraits sur plusieurs années, ils paieront 18'935 francs d’impôts en moins (voir tableau ci-dessous).
Idée reçue: nous toucherons deux rentes AVS complètes
Certes, les deux conjoints ont droit chacun à leur propre rente de l’AVS. Mais la somme des deux rentes individuelles ne doit pas être supérieure à 150% de la rente maximale. Les rentes AVS des couples mariés sont plafonnées. Selon la réglementation actuelle, ce plafond s’élève à 3'780 francs par mois. La situation est différente pour les couples de concubins. Si les deux partenaires satisfont aux conditions d’une rente AVS, ils peuvent toucher ensemble jusqu’à 5'040 francs par mois.
Conseil: le calcul de la rente AVS est complexe. Faites calculer par l’AVS le montant probable de votre rente. À partir de l’âge de 40 ans, cette projection de la rente AVS est gratuite tous les cinq ans.
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