Investissements

Année boursière 2025: jusqu’à maintenant tout va bien

Les marchés boursiers ont parfois fortement progressé au premier semestre 2025, malgré les conflits commerciaux et géopolitiques.

Christoph Sax
Économiste en chef
Publié le
02 juillet 2025

De nombreux indices d’actions se rapprochent de leurs sommets historiques, notamment les grands indices américains Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq 100. Pour les investisseurs en francs suisses, les actions américaines ont toutefois été des opérations à perte. Compte tenu de la forte dépréciation du dollar, les rendements convertis en francs suisses sont négatifs.

Les investisseurs ont enregistré de meilleurs résultats avec le Swiss Market Index (SMI). Quelques points lui manquent encore pour atteindre son niveau record, mais grâce à des distributions généreuses de dividendes, les investisseurs ont néanmoins connu un premier semestre réjouissant. En considérant les dividendes, le SMI a progressé de 5,9 %. Les obligations ont quant à elles joué leur rôle de pilier dans les portefeuilles au cours d’un deuxième trimestre mouvementé (cf. graphique).

Du côté des métaux précieux, l’or n’est pas parvenu à égaler les gains de cours du premier trimestre. Entre avril et juin, il a perdu environ 5 % de sa valeur, mais conserve toujours un gain de 10 % en francs suisses grâce à un début d’année sur les chapeaux de roue. Il est intéressant de constater que l’or progresse latéralement depuis près de trois mois. L’analyse graphique n’est maintenant plus si positive.

Par rapport au franc suisse, les monnaies ont généralement affiché une tendance baissière. Seul l’euro est resté stable. C’est une bonne nouvelle non seulement pour la Banque nationale suisse, qui détient une grande partie de ses réserves de devises en euros, mais également pour l’économie exportatrice suisse. Les investisseurs se demandent notamment comment va évoluer le dollar au deuxième semestre. Il atteint actuellement son niveau le plus bas depuis 2011. Sécurité et prévisibilité sont nécessaires pour que la devise américaine se stabilise.

Les États-Unis ont éliminé au moins un facteur d’incertitude. La taxe "vengeresse" sur les investissements étrangers a finalement été abandonnée, après que les pays du G7 ont assuré que les entreprises américaines seraient exemptées de l’impôt minimal de l’OCDE. L’article connu sous le nom de "Section 899" a donc déjà rempli son objectif, qui était de servir de moyen de pression. Mais les États-Unis ont finalement renoncé à cette taxe supplémentaire dans leur propre intérêt. Elle risquait en effet de saper la confiance des investisseurs étrangers.

 

Autres nouvelles économiques

Baisse possible des taux d’intérêt aux États-Unis

Lors d’une conférence des banques centrales, le président de la Fed Jerome Powell n’a pas exclu une baisse des taux d’intérêt dès juillet: la banque centrale américaine déclare toutefois prendre ses décisions "d’une réunion à l’autre". Jerome Powell a expliqué que, sans la politique des droits de douane du président Donald Trump, la Fed aurait assoupli plus tôt sa politique monétaire.

Rebond de la production industrielle américaine

Après trois mois de recul, la production industrielle américaine a enregistré une croissance significative en juin due à la hausse des commandes provenant des clients nationaux et étrangers. Ce revirement positif s’est également traduit par la plus importante vague d’embauches depuis septembre 2022. Le répit indique que les répercussions des droits de douane ont été surestimées, bien que la pression sur les prix demeure élevée.

L’inflation dans la zone euro reste dans la fourchette cible

L’inflation dans la zone euro a légèrement augmenté en juin pour atteindre 2 %. Elle reste ainsi dans la fourchette visée par la Banque centrale européenne. Les prix des services, surtout, ont tiré l’inflation vers le haut. Même si l’objectif d’inflation est atteint, la forte hausse des prix des services devrait dissuader la BCE de procéder à de nouvelles baisses de taux d’intérêt d’ici l’automne. L’inflation sous-jacente est restée stable à 2,3 %.