Les Bourses mondiales en retrait, retour des doutes sur l'IA

12. déc 2025

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Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux évoluent en recul vendredi, rattrapés par l'inquiétude sur l'IA, au lendemain des résultats du groupe américain de microprocesseurs Broadcom qui ont déçu les investisseurs.

En Europe, la Bourse de Paris a perdu 0,21%, Francfort 0,45%, Milan 0,43% et Londres 0,56%. A Zurich, la Bourse suisse a clôturé en baisse de 0,14% à 12887,48 points.

A New York, le S&P 500 cédait 1,36% et le Dow Jones 0,62% vers 16H50 GMT. Le Nasdaq, à forte connotation technologique, chutait de 1,90%.

Les indices marquent le pas après les résultats du groupe de microprocesseurs Broadcom (-10,84% à 362,89 dollars) qui a publié jeudi des prévisions de ventes pour 2026 inférieures aux attentes des consensus d'analystes.

Le patron du groupe Hock Tan a indiqué que la société disposait d'un carnet de commandes estimé à 73 milliards de dollars pour ses produits dédiés à l'IA, ce qui a crispé les investisseurs, qui s'attendaient à mieux.

"Broadcom est le principal partenaire de Google pour concevoir et fabriquer ses puces IA", et cette "collaboration place donc Broadcom parmi les leaders de cette technologie", relève Hervé Thiard, Directeur général de Pictet AM.

Ces nouvelles moins bonnes que prévu "provoquent donc de nouveau des questions sur la valorisation de l'intelligence artificielle", relève Edouard Faure, responsable du Crédit chez Swiss Life AM France, interrogé par l'AFP.

Le secteur de la tech, qui a tiré les marchés ces deux dernières années, fait régulièrement depuis l'été l'objet de scepticisme sur les niveaux gigantesques de valorisation et sur la possibilité de rentabilisation rapide des investissements massifs du secteur.

"Ce sont des entreprises qui ont grimpé très fort et vite, même si elles génèrent beaucoup de cash", estime Edouard Faure.

Les taux américains en hausse

Les taux d'intérêt des emprunts d'État grimpent après un commentaire de la présidente de la Réserve fédérale de Cleveland, Beth Hammack, ayant déclaré qu'elle préférerait que les taux d'intérêt soient plus restrictifs face à l'inflation persistante aux Etats-Unis.

Cette prise de parole a surpris deux jours après une baisse des taux de l'institution saluée.

En outre, dans deux communiqués séparés publiés vendredi, le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, et celui de la Fed de Kansas City, Jeffrey Schmid, ont estimé que l'état de l'économie américaine, et en particulier une inflation qui reste trop élevée, aurait justifié de maintenir les taux inchangés.

Les marchés sont à l'affût de tout indice permettant d'anticiper la suite de la politique monétaire de la Fed pour 2026.

Aux Etats-Unis, le taux à trente ans atteignait vers 15H40 GMT 4,86%, contre 4,79% la veille. A dix ans, il était à 4,19%, contre 4,15%.

Côté change, le dollar restait stable (+0,08%), à 1,1728 dollar pour un euro.

Le pétrole en léger recul

"Malgré les tensions géopolitiques", les prix du pétrole restent "sous la pression d'une offre abondante provenant des États-Unis, de l'Opep", l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés de l'alliance Opep+, relève Ipek Ozkardeskaya.

Vers 16H40 GMT, le prix du Brent de la mer du Nord était en légère baisse (-0,36%) à 61,28 dollars le baril, quand son équivalent américain, le WTI, perdait 0,30% à 57,60 dollars le baril.

UBS au plus haut depuis 2008

Le groupe bancaire suisse a bondi de 2,63% à 34,37 francs à Zurich, au plus haut depuis 2008, après que le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung a révélé qu'un groupe de parlementaires du pays envisage un compromis sur le durcissement des règles bancaires souhaitées par leur gouvernement.

Le géant s'oppose depuis des mois à une proposition de Berne concernant le renforcement des fonds propres de ses filiales étrangères afin de tirer les leçons de l'effondrement de Credit Suisse en 2023, qu'UBS a accepté de racheter sous pression des autorités. Les dirigeants d'UBS estiment que cela risque de miner sa compétitivité.

afp/cw