Les Bourses mondiales cherchent une direction avant une probable baisse des taux

4. déc 2025

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Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent sans direction claire jeudi, l'Europe se montrant plus optimiste que Wall Street avec les attentes de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) ainsi que les espoirs de résolution du conflit ukrainien.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,43%, Francfort de 0,79%, Londres de 0,19% et Milan a gagné 0,32%.

Les marchés européens ont profité d'un "sentiment positif avec les espoirs de résolution prochaine du conflit ukrainien", commente Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

Merz, Macron et d'autres dirigeants européens ont cependant exprimé leur méfiance sur les efforts américains pour négocier la fin de la guerre en Ukraine avec la Russie, selon des notes relatives à un appel téléphonique consultées par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

L'administration de Donald Trump est à la manoeuvre pour tenter de négocier la fin de la guerre en Ukraine, mais elle est suspectée de vouloir favoriser les revendications de Vladimir Poutine.

A Wall Street, vers 16h45, le Dow Jones perdait 0,06% quand l'indice Nasdaq prenait 0,13% et l'indice élargi S&P 500 0,05%. Les trois indices avaient ouvert en légère hausse.

Sur les marchés d'actions, "les gains restent modestes pour l'instant" malgré la "hausse des anticipations de baisse des taux de la Fed la semaine prochaine", note Kathleen Brooks, directrice de la recherche à XTB.

Selon ADP/Stanford Lab, l'économie américaine a détruit 32'000 emplois en novembre dans le secteur privé, un ralentissement du marché du travail donnant à la Fed plus de marges de manoeuvre pour abaisser ses taux directeurs afin de stimuler l'activité.

"Ce rapport sur l'emploi est aussi le dernier dont dispose la Réserve fédérale avant sa réunion décisive" de politique monétaire les 9 et 10 décembre, relève Grégoire Kounowski, conseiller en investissement de Norman K.

"Ce n'est que quelques jours plus tard, le 16 décembre, que le Bureau of Labor Statistics (BLS) reprendra la publication de ses données sur la situation de l'emploi tous secteurs confondus, après une interruption due au shutdown", explique-t-il.

Vendredi, les chiffres de l'inflation pour le mois de septembre seront ainsi également scrutés.

Mais pour Kathleen Brooks, "le changement dans les attentes de baisses de taux de la Fed est essentiellement neutre pour les actions: la baisse à court terme ne rend pas plus probables les baisses supplémentaires" en 2026, estime-t-elle.

"À moins que la Fed n'indique qu'elle réduira les taux plus rapidement que prévu" l'an prochain, "nous pourrions voir les actifs risqués reculer", poursuit-elle.

Côté devise, le dollar gagnait 0,12% à 1,1657 dollar pour un euro vers 16h45 GMT.

De bonnes nouvelles pour l'automobile

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi l'allègement de la réglementation sur la consommation et les émissions des véhicules, évoquant une baisse de leur prix d'achat.

L'annonce soutient les constructeurs automobiles européens, qui se sont affichés en franche hausse jeudi. "Le marché applaudit systématiquement lorsqu'il y a moins de règlementation", explique Christopher Dembik.

Par ailleurs, Christine Romar, analyste chez CMC Markets, note que "la suppression des moteurs à combustion prévue à Bruxelles à partir de 2035 devrait être annulée".

Un "baume sur les plaies des champions des moteurs à combustion +Made in Germany+, qui s'efforcent tous de passer à la mobilité électrique, mais qui continuent de réaliser des marges plus élevées grâce à leurs nombreuses années d'ingénierie dans le domaine des moteurs à essence et diesel", pour l'analyste.

A Francfort, les constructeurs ont également profité de Bank of America (BofA) qui relève sa recommandation de "neutre" à "achat" sur la holding Porsche SE (+5,70%), actionnaire majoritaire de Volkswagen (+2,72%). Le constructeur Porsche AG a gagné 4,39%. BofA a par ailleurs relevé son objectif de cours pour BMW (+4,13%) et relevé de "sous performeur" à "neutre" sa recommandation sur Mercedes-Benz (+4,35%).

A Paris, Stellantis a terminé en hausse de 3,75% et Renault de 6,35%.

Trustpilot s'écrase

Le site d'avis en ligne danois Trustpilot, coté à Londres, a dévissé de 31,68% jeudi après avoir été étrillé par un rapport du vendeur à découvert Grizzly Research qui parle notamment de méthodes "d'extorsion", l'entreprise rejetant pour sa part des "allégations trompeuses".

afp/lf