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Zurich (awp) - Après avoir entamé vendredi la dernière séance de la semaine en léger repli, la Bourse suisse rebondissait légèrement à l'approche de la mi-journée. Les investisseurs, quasiment unanimes à attendre une nouvelle baisse des taux directeurs de la Fed la semaine prochaine, ont le regard tourné vers la publication dans l'après-midi de l'inflation PCE aux Etats-Unis, un indicateur que la banque centrale américaine suit de très près.
Néanmoins prudents, les investisseurs retiennent leur souffle avant la publication du PCE américain, capable de rebattre les cartes des anticipations de politique monétaire pour 2026, observe John Plassard, associé de la banque Cité Gestion. Les principaux indices américains ont fini sans réelle direction hier soir, dans l'attente fébrile des chiffres du renchérissement américain.
Les investisseurs tentent désormais d'interpréter des signaux économiques contradictoires sur l'emploi. D'un côté, le rapport ADP a montré un recul surprise du marché du travail privé et les annonces de licenciements sont restées élevées. De l'autre, les nouvelles inscriptions au chômage ont encore reculé, rappelant que la dynamique du marché de l'emploi n'est pas uniforme. Ces données ont renforcé la probabilité d'une baisse de taux, mais sans provoquer d'enthousiasme particulier sur les indices, observe l'expert en investissements.
Au vu d'un S&P 500 qui frôle des sommets historiques et d'une croissance américaine au 3e trimestre avoisinant les 4%, "on aurait du mal à croire que l'économie américaine ralentit, que des emplois sont supprimés et que la Réserve fédérale (Fed) s'apprête à baisser ses taux pour la 3e fois consécutive", note pour sa part Ipek Ozkardeskaya. "C'est à ce point que le secteur technologique américain et les investissements dans l'intelligence artificielle masquent la triste réalité qui se cache sous la surface de la "grande et belle" économie américaine, sans même parler de la dette américaine qui gonfle à vue d'oeil et se rapproche de la barre des 40'000 milliards de dollars", poursuit l'analyste de Swissquote Bank.
Très attendue inflation PCE
Sur le front des premières données macroéconomiques du jour, les dépenses des ménages japonais ont chuté de manière inattendue en octobre, se repliant pour la première fois en six mois. Un signal alarmant pour la santé de l'économie nippone à l'heure où la Banque du Japon se prépare à relever ses taux. Les investisseurs guetteront encore, outre l'inflation américaine, l'emploi en zone euro et au Canada.
En France, la production industrielle a augmenté de 0,2% en octobre par rapport au mois précédent, tandis que la seule production manufacturière est restée "quasi stable" (-0,1%). En Allemagne, les commandes industrielles ont augmenté davantage que prévu en octobre, dopées par le secteur de l'armement pendant que le pays se réarme face à la menace russe.
Du côté de la Bourse suisse, le Swiss Market Index (SMI), après avoir ouvert en baisse de 0,13% a peu à peu remonté la pente en cours de matinée, notant peu après 10h45 à 12'910,84 points, soit une progression de 0,13%. Le Swiss Leader Index (SLI) gagnait lui 0,15% à 2090,62 points, tout comme l'indicateur élargi Swiss Performance Index (SPI) à 17'767,01 points.
Parmi les 30 valeurs constitutives du SLI douze perdaient du terrain, les dix-huit autres en gagnant. En fond de classement, Swiss Re (-5,2%) conservait fermement la lanterne rouge. Promettant à ses actionnaires un programme de rachat d'actions doté d'une enveloppe de 500 millions de dollars par année dès 2026, le réassureur zurichois a quelque peu remanié ses objectifs pour l'année prochaine, tout en reconnaissant un important, mais ultime impact de la restructuration de son unité réassurance vie et santé. Le bénéfice net visé pour l'an prochain est relevé à 4,5 milliards de dollars, contre 4,4 milliards pour 2025, un montant jugé conservateur par les analystes.
A la peine en début de séance, les autres assureurs s'étaient repris, Zurich Insurance grappillant 0,07% et Swiss Life 0,4%. L'horloger Swatch Group (-1,4%), tout comme son concurrent dans le luxe Richemont (-0,3%) et l'équipementier en soupapes à vide VAT Group (-1,2%) restaient dans le camp des perdants.
Nestlé (-0,2%) excepté, les poids lourds de la cote soutenaient les indices, les deux géants pharmas Roche et Novartis progressant de respectivement 0,03 et 0,7%, quand le numéro un bancaire helvétique UBS prenait 1,4%.
Le chimiste de la construction Sika (+2,6%) s'était installé sur la plus haute marche du podium provisoire, devant le spécialiste des soins ophtalmiques Alcon (+2,5%) et le fabricant de génériques et biosimilaires Sandoz Group (+1,8%). Le spécialiste des cosmétiques Galderma Group (+0,5%) était rentré dans le rang, ce dernier ayant reçu une extension d'homologation pour un biostimulateur dans l'Union européenne.
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