Investissements

Huit questions sur les ETF et les fonds indiciels

Les ETF et les fonds indiciels attirent de plus en plus les investisseurs. Il faut reconnaître qu’ils ne manquent pas d’atouts: ces produits ne sont pas chers, ils sont largement diversifiés et très transparents. Réponse aux huit questions les plus fréquentes sur ces deux produits.

Emeric Bruegger

Fonction Spécialiste en investissements

Mis à jour le

17 octobre 2025

Quels sont les points communs entre les ETF et les fonds indiciels?

Les ETF et les fonds indiciels ont le même but: répliquer fidèlement un indice, tel le Swiss Performance Index (SPI). Pour cette raison, ils entrent dans la catégorie des produits d’investissement à gestion passive. L’avantage: comme ils ne sont pas gérés activement, l’un et l’autre sont relativement bon marché. De plus, peu de fonds à gestion active réussissent à battre durablement leur indice de référence après déduction des coûts. C’est pourquoi les ETF et les fonds indiciels tirent souvent mieux leur épingle du jeu dans une comparaison à long terme.

En quoi les ETF et les fonds indiciels se différencient-ils?

La principale différence est la suivante: les ETF sont cotés en bourse et négociés en continu. Ils présentent donc un fonctionnement similaire à celui des actions. Contrairement aux ETF, les fonds indiciels ne sont pas négociés en bourse et ne peuvent être souscrits (achetés) ou restitués (vendus) qu’une fois par jour par l’intermédiaire de la société de placements. 

À quel type d’investisseurs les ETF et les fonds indiciels s’adressent-ils?

Tant les ETF que les fonds indiciels sont sujets à des variations de cours. Comme ils sont investis de manière diversifiée dans un nombre plus ou moins grand de titres, ces variations de cours sont toutefois nettement moins marquées que les variations de titres individuels. Ces deux instruments conviennent par conséquent à tous les investisseurs qui veulent être largement diversifiés, mais à un moindre coût et au moyen d’une seule transaction.

Les ETF et les fonds indiciels se prêtent-ils à des investissements à long terme?

Tout à fait. Comme il l’a déjà été mentionné, seule une poignée de fonds à gestion active battent l’indice de référence sur le long terme. Pour cette raison, il vaut souvent mieux leur préférer les fonds à gestion passive. De plus, ces derniers sont beaucoup moins onéreux. Pour les ETF et les fonds indiciels, un investisseur paie en moyenne 0,3% de frais annuels alors que pour les fonds actifs, ces frais oscillent entre 1 et 2%. Ces différences de coûts pèsent lourd dans la balance lorsque l’objectif est de constituer un patrimoine à long terme. Un exemple simplifié montre l’étendue du rôle joué par les frais: dans une projection sur 20 ans, un investissement de 500'000 francs coûtant 0,5% moins cher rapportera 76'000 francs de plus.

Que coûtent les ETF et les fonds indiciels?

Le total des frais sur encours (ou Total Expense Ratio, TER) donne une indication des frais annuels à la charge de l’investisseur. Outre les frais de gestion, il inclut aussi les frais de marketing et les frais de la banque de dépôt. De plus, les banques facturent généralement des frais de transaction lorsque des investisseurs privés achètent ou vendent des ETF ou des fonds indiciels. Outre les frais bancaires, d’autres frais de transaction peuvent s’appliquer, comme le droit de timbre et le "spread" dans le cas d’un ETF. En principe, ces frais s’appliquent aussi aux fonds indiciels, à la différence que les droits de timbre ne doivent être payés que pour les produits étrangers. Les ETF et les fonds indiciels domiciliés en Suisse bénéficient d’un avantage fiscal de la part de l’Administration fédérale des contributions pour ce qui est des droits de timbre d’émission.

Quelle est la différence entre la réplication physique et la réplication synthétique des fonds de placement passifs?

Un indice peut être reproduit, ou répliqué dans le jargon, de différentes manières. Dans le cas de la réplication physique, le fonds investit directement dans les titres qui composent l’indice en tenant compte de la pondération prévue. Pour les indices de matières premières, par exemple, une réplication physique n’est pas possible, ou seulement difficilement, car elle supposerait d’acheter et de stocker les valeurs sous-jacentes, comme le pétrole. Il faut alors recourir à une réplication synthétique au moyen d’opérations d’échange, appelées "swaps". Dans le cadre de la réplication synthétique, le prestataire de fonds échange le rendement d’un panier physique de titres contre la performance de l’indice à reproduire. La contrepartie est souvent une banque d’investissement.

Les ETF et les fonds indiciels répliquent-ils fidèlement l’indice?

C’est en principe le cas, mais la réplication n’est en général pas totale. Les écarts par rapport à l’indice de référence s’expliquent par les frais de gestion propres à ces deux types de fonds ainsi que par d’autres facteurs. Un écart important (également appelé "tracking difference") qui ne trouve pas sa cause dans les frais annuels est révélateur d’une faible qualité de réplication.

Comment trouver le bon produit?

Avant d’investir dans un ETF ou un fonds indiciel, il faut commencer par choisir un indice adéquat. Les investisseurs qui souhaitent pouvoir effectuer des transactions tout au long de la journée devraient opter pour les ETF. D’autres critères devraient entrer en considération lors de la sélection des fonds: il faudrait regarder de près le mode de réplication, comparer les coûts annuels et les frais de négoce avec les frais d’autres produits et évaluer la qualité de la réplication du produit au moyen du tracking error. Selon la stratégie d’investissement, la durée de détention, l’aversion au risque et les besoins de l’investisseur, il peut être préférable d’opter pour un ETF ou un fonds indiciel.