Les marchés mondiaux satisfaits des chiffres de l'emploi américain

6. juin 2025

Washington (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont été poussées par le dernier rapport sur l'emploi aux Etats-Unis, dont les chiffres meilleurs qu'attendu ont allégé les inquiétudes quant à un possible ralentissement économique aux Etats-Unis, tout en faisant bondir les taux obligataires américains.

"L'économie américaine continue de créer des emplois, et tant que ce sera le cas, il sera difficile de parler de récession", commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.

"Le rapport sur l'emploi est ressorti plus solide que prévu", ce qui "a soulagé les investisseurs, même avec tout ce qui se passe au niveau des droits de douane et de l'inflation", avance auprès de l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

En mai, les Etats-Unis sont restés proches du plein-emploi, avec un chômage à 4,2%, même si le marché du travail s'est montré un peu moins vigoureux, selon des données officielles.

La première économie mondiale a créé 139.000 emplois le mois dernier, moins qu'en avril (147.000, chiffre nettement révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (autour de 125.000, selon le consensus publié par MarketWatch).

Sur les marchés d'actions, les investisseurs ont salué cette publication. A Wall Street, le Dow Jones a gagné 1,05%, l'indice Nasdaq s'est octroyé 1,20% et l'indice élargi S&P 500 a pris 1,03%.

En Europe, la Bourse de Paris a grappillé 0,19%, Londres a pris 0,30%, Milan 0,55%, tandis que Francfort est resté stable (-0,08%). A Zurich, le SMI a gagné 0,39%. Toutes ces places financières affichaient un bilan hebdomadaire positif.

"Jusqu'à présent, le marché du travail a été peu affecté par la guerre commerciale" lancée tous azimuts par Donald Trump, relève dans une note Christoph Balz, de Commerzbank.

"Toutefois, de nombreux effets négatifs sont probablement encore en cours de traitement (...) nous nous attendons donc à des chiffres plus faibles dans les mois à venir, mais pas à une récession", ajoute l'économiste.

"Les plus grands mouvements se sont produits sur le marché obligataire", les rendements des emprunts américains ayant bondi après la publication du rapport sur l'emploi. "Cela suggère que le marché avait surestimé les risques de récession pour l'économie américaine. Certes, l'économie ralentit, mais de façon raisonnable", écrit Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB.

"Le rapport sur l'emploi a aussi déclenché un ajustement des attentes concernant les baisses de taux de la Fed", la banque centrale américaine. "En début de semaine, le marché anticipait pleinement deux baisses de taux pour 2025", contre une seulement désormais, a-t-elle poursuivi.

Aussi, vers 20H40 GMT, le taux d'intérêt de l'emprunt américain à 10 ans flambait, à 4,51%, contre 4,39% à la clôture du marché jeudi.

Le dollar prenait 0,45% à la monnaie unique, à 1,1393 dollar pour un euro tandis que l'or reculait de 1,23% à 3311,40 dollars l'once.

Le pétrole avance ___

Les cours du pétrole ont progressé vendredi, suite aux chiffres de l'emploi américains, qui laisse présager une demande robuste, selon les analystes.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a gagné 1,73% à 66,47 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, a progressé de 1,91% à 64,58 dollars.

Tesla reprend son souffle ___

Tesla a repris un peu de terrain (+3,67% à 295,14 dollars) après sa lourde chute de la veille provoquée par la passe d'armes entre son patron Elon Musk et Donald Trump.

L'action du pionnier des véhicules électriques a plongé de plus de 14% jeudi, laissant s'envoler environ 150 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Lululemon déçoit ___

L'équipementier sportif Lululemon Athletica a plongé de 19,80% à 265,27 dollars après avoir déçu les attentes quant à ses prévisions pour le trimestre en cours et l'année entière.

L'entreprise anticipe un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, compris entre 2,85 et 2,90 dollars sur le trimestre, tandis que les analystes s'attendaient à 3,29 dollars.

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afp/rp