Les Bourses mondiales en manque d'élan avant les résultats de Nvidia

28. mai 2025

Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales fléchissent légèrement mercredi, dans une séance sans impulsion, dans l'attente des résultats du géant américain Nvidia et du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed).

En Europe, vers 12H00, la Bourse de Paris cédait 0,13% et Francfort 0,42%, quand Milan gagnait 0,31%. Londres était stable (+0,07%).

Les contrats à terme des principaux indices de Wall Street pointaient également vers une ouverture en baisse.

"Le sentiment de risque a perdu un peu de son élan ce mercredi" avec des "indices boursiers européens peu animés", a commenté Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.

En l'absence de "facteurs déterminants dominants" sur la séance pour l'instant, l'analyste explique l'affaiblissement de l'appétit pour le risque notamment par "la hausse des rendements obligataires après une adjudication décevante de dette japonaise".

Après les résultats moroses d'une émission de dette japonaise mercredi, les taux des obligations japonaises à 30 ans ont grimpé avant de tempérer leur hausse. Ils s'établissaient à 2,90% à la clôture mercredi contre 2,85% mardi.

"Malgré cela, les rendements restent bien inférieurs à ceux du début de semaine", a relevé Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.

Les taux japonais avaient dévissé mardi après publication d'informations de Bloomberg selon lesquelles le ministère japonais des Finances avait "interrogé des acteurs du marché sur le montant de dette approprié à émettre".

"Résultat: un rally (des achats, NDLR) massif sur ces obligations, qui s'est propagé au reste du monde", a expliqué M. Reid.

Par ailleurs, "les investisseurs restent prudents face à la situation budgétaire américaine, sur fond de guerre commerciale lancée par le président Donald Trump et de ses baisses d'impôts, qui ont soulevé de vives inquiétudes concernant l'aggravation du déficit" des Etats-Unis, a souligné Patrick Munnelly, stratégiste de marché chez Tickmill Group.

Côté droits de douane, les marchés sont de moins en moins impressionnés par les différentes annonces erratiques du président Trump.

"La réforme du commerce mondial menée par Trump ne sera pas aussi brutale qu'on l'imaginait en avril", a estimé Kathleen Brooks.

Temps fort de la séance: les investisseurs attendent la publication des résultats trimestriels du géant américain des puces électroniques Nvidia, deuxième capitalisation mondiale, valorisée à plus de 3.000 milliards de dollars.

"De bons résultats de Nvidia pourraient alimenter une nouvelle vague de hausse sur les marchés actions américains" et dans le reste du secteur, a signalé Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Egalement à l'agenda mercredi, le marché prêtera attention à la publication du compte-rendu de la Fed des 6 et 7 mai derniers.

Stellantis change de tête

Le constructeur automobile Stellantis (-0,47% à Paris vers 12H00 GMT) a annoncé mercredi le nom du successeur de Carlos Tavares. C'est l'Italien Antonio Filosa, bientôt 52 ans, jusqu'à présent directeur du groupe pour le continent américain, qui prendra fin juin la tête du géant automobile, dont les ventes ont chuté l'an dernier, notamment aux Etats-Unis.

Le conseil d'administration de Stellantis "a élu à l'unanimité Antonio Filosa en tant que CEO (directeur général, NDLR), à l'issue d'un processus de recherche approfondi de candidats internes et externes", a indiqué le constructeur dans un communiqué.

Kingfisher flanche

Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher, propriétaire de Castorama et de Brico Dépôt en France, a confirmé mercredi ses objectifs financiers annuels après une progression de ses ventes au premier trimestre de son exercice décalé 2025-2026.

Ses ventes hors Royaume-Uni et France ont été bien inférieures aux prévisions des analystes interrogés par Bloomberg, pesant sur son titre à la Bourse de Londres (-2,84% vers 12H00 GMT).

Pétrole et dollar dans l'attente

Les cours du pétrole hésitent mercredi entre un discours plus sévère du président Trump contre la Russie et la possibilité d'une nouvelle hausse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) sur un marché où l'offre est déjà abondante.

En attendant, vers 12H00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,90%, à 64,67 dollars, et celui du WTI américain 0,93%, à 61,45 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar faisait du surplace, prenant à peine 0,07% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,1320 dollar pour un euro.

afp/jh