Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers européens évoluent dans le vert vendredi, portés par la conclusion d'un accord commercial entre Pékin et Washington, avant la publication de l'indice d'inflation PCE en mai aux Etats-Unis, mesure préférée de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Vers 7H30 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 1,39%, Francfort 0,79% et Londres 0,42%. Milan gagnait 0,44%.
Les marchés sont "alimentés par l'optimisme lié aux accords commerciaux", a expliqué Patrick Munnelly, analyste du groupe Tickmill.
La Maison Blanche a fait état jeudi d'avancées en matière de négociations commerciales avec la Chine, un responsable ayant précisé que les deux parties avaient validé un accord portant sur l'accélération des expéditions de terres rares vers les Etats-Unis.
Le ministère du commerce chinois a confirmé vendredi matin "les détails" de l'accord, affirmant que les Etats-Unis vont "lever une série de mesures restrictives" commerciales visant Pékin, sans donner plus d'éléments.
Autre point de soulagement pour les marchés: le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a demandé aux parlementaires américains de retirer une mesure du projet de budget. Elle aurait permis au gouvernement de mettre en place des taxes pour les investisseurs de pays imposant une fiscalité jugée déloyale vis-à-vis des entreprises américaines.
Cette clause, vue comme une mesure de rétorsion, avait suscité nombre d'inquiétudes.
"Aujourd'hui, l'attention se portera aussi sur la publication de l'indice PCE, la jauge d'inflation préférée de la Fed", a relevé Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.
Les investisseurs scrutent particulièrement l'évolution des prix aux Etats-Unis, afin d'y déceler l'effet de la politique protectionniste que mène Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir en janvier.
Le consensus cité par la plateforme financière Factset table sur une inflation à 2,6%, contre 2,5% le mois précédent.
Dans ce contexte, "les acteurs du marché attendent avec impatience" cet indicateur "et espèrent une baisse rapide des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine", selon Andreas Lipkow, analyste indépendant.
L'inflation est déterminante pour la Fed, qui temporise encore avant d'entamer une politique d'assouplissement monétaire, le temps d'observer l'évolution des prix aux Etats-Unis.
Une attitude très critiquée par Donald Trump, qui multiplie depuis plusieurs mois les attaques contre Jerome Powell, le président de l'institution monétaire, lui enjoignant d'abaisser rapidement les taux d'intérêt.
"Heureusement qu'il quitte son poste assez rapidement, car je le trouve horrible", a déclaré jeudi Donald Trump à propos de Jerome Powell, le qualifiant de "mentalement moyen", avec "un QI faible".
Le président de la Fed doit achever son mandat en mai 2026. Mais le Wall Street Journal a rapporté que le président américain envisageait de désigner son successeur dès septembre ou octobre 2025.
Dans ce contexte, le taux d'intérêt à dix ans des Etats-Unis atteignait vers 7H30 GMT 4,26%, contre 4,24% la veille en clôture.
Le billet vert cédait 0,20% à 1,1716 dollar pour un euro. La monnaie américaine souffre depuis plusieurs jours des craintes liées à la mise en cause de l'indépendance de la Fed par Donald Trump.
En Asie, les marchés chinois étaient dispersés dans les derniers échanges, Hong Kong cédant 0,13%, Shanghai perdant 0,70% et Shenzhen gagnant 0,34%. Tokyo a pris 1,43%.
Les équipementiers grimpent dans la foulée de Nike
Les spécialistes de l'habillement sportif grimpent en Europe après que le groupe américain Nike a publié des résultats légèrement meilleurs qu'attendus au quatrième trimestre de son exercice décalé jeudi soir.
Vers 7H40 GMT, Puma prenait 5,38% et Adidas 3,69% à Francfort. A Londres, JD Sports gagnait 6,46%.
Pétrole solide
Les cours du pétrole étaient en hausse, aidés par l'optimisme sur la guerre commerciale. Vers 7H30 GMT, le baril de WTI américain grimpait de 0,73% à 65,72 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,73% à 68,18 dollars.
L'or cédait du terrain, conséquence du recul des incertitudes sur le plan commercial et géopolitique. L'once reculait de 1,21%, à 3.287,56 dollars.
afp/ib