Lem perd des plumes lors de l'exercice 2024/25

27. mai 2025

Zurich (awp) - Le fabricant genevois de boîtiers et composants électroniques Lem accuse à l'issue de son exercice décalé 2024/25, clos fin mars, un tassement significatif tant du chiffre d'affaires que du bénéfice. Le conseil d'administration propose par ailleurs aux actionnaires de renoncer au versement d'un dividende.

Le chiffre d'affaires de Lem a reculé de 24,4% à 306,9 millions de francs suisses lors de l'exercice 2024/25, indique l'industriel meyrinois mardi dans un communiqué. A taux de change constants, la baisse a atteint à 23,5%.

Le résultat d'exploitation (Ebit) a fondu de 76,7% à 18,9 millions. La marge correspondante s'est établie 6,1%. Ce résultat inclut des coûts de restructuration exceptionnels de 7,9 millions. Ajusté de ces effets, la marge Ebit ressort à 8,7%, un niveau jugé correct par le groupe. Le bénéfice net a fondu de 87,1% à 8,4 millions de francs suisses, moyennant une marge afférente de 2,7%.

Le chiffre d'affaires présenté dépasse les attentes moyennes des analystes consultés par l'agence de presse AWP. Ces deniers tablaient sur des recettes de 304,9 millions. En revanche, le bénéfice net, estimé à 9,8 millions, rate le coche du consensus.

"Dire que nous sommes satisfaits serait excessif. Mais nous avons tout de même atteint le niveau que nous visions, en dépit de l'environnement de marché très difficile auquel nous sommes confrontés", commente Frank Rehfeld, directeur général de Lem, dans un entretien accordé à AWP.

Inquiétudes aux Etats-Unis

"Nombre de nos clients en Europe sont en phase de restructuration. Aux Etats-Unis, les décisions d'investissement sont hésitantes", affectées par le conflit douanier initié par le président américain Donald Trump, observe le CEO.

Les risques les plus importants identifiés par LEM sont d'ailleurs liés à la politique commerciale de Washington, "suscitant de forts doutes quant à l'évolution de l'économie américaine".

A l'inverse, l'Asie fait preuve de vigueur. En Chine, où le groupe a inauguré un nouveau site l'an dernier, les commandes ont bondi de 81,5% par rapport à l'exercice précédent. "La croissance n'est pas prête de s'arrêter dans cette région où se concentre le marché de l'électronique. Notamment en raison des besoins accrus en électrification", liées à la transition énergétique, souligne M. Rehfeld.

Mais pour que ces commandes se traduisent en chiffre d'affaires, il faudra encore du temps et, hormis quelques "signes de stabilisation encourageants, nous allons au devant d'un nouvel exercice difficile", concède la direction qui réserve ses prévisions chiffrées pour la mi-parcours.

Compte tenu de la rentabilité et de l'incertitude économique, le conseil d'administration propose de ne pas verser de dividende au titre de l'exercice 2024/25.

Le groupe a par ailleurs annoncé un départ au sein de son conseil d'administration. Ueli Wampfler ne se représentera pas en tant qu'administrateur lors de l'assemblée générale du 26 juin, après avoir siégé 18 ans.

Un peu avant 10h00, à la Bourse suisse, le titre reculait de 2,4% à 742 francs, dans un SPI en hausse de 0,12%, après avoir dégringolé de plus de 6% dans les premiers échanges.

Les résultats ont répondu aux faibles attentes du marché et l'entreprise semble avoir franchi un premier plancher cyclique, commente Bernd Laux de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Du côté de Berenberg, Lucas Glemser salue le fort redressement des commandes, notamment dans le segment automotive, qui profite de l'essor des véhicules électriques en Chine. Cela dénote de tendances encourageantes à la reprise, abonde Arben Hasanaj de Vontobel.

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