Londres (awp/afp) - C'est une page de la crise financière de 2008 qui se tourne au Royaume-Uni: le gouvernement britannique a annoncé vendredi avoir cédé ses dernières parts dans le groupe bancaire NatWest (ex-Royal Bank of Scotland, RBS), sauvée à l'époque de la faillite par l'Etat.
"Le gouvernement a achevé son désengagement de NatWest" et "a désormais retiré toutes les interventions dans le secteur bancaire réalisées pendant la crise financière", a annoncé le ministère des Finances dans un communiqué.
"Il y a près de 20 ans, le gouvernement s'était mobilisé pour protégé des millions d'épargnants et d'entreprises des conséquences d'une faillite de RBS. C'était la bonne décision pour sauver l'économie et une page importante de l'histoire de ce pays se tourne avec le retour de NatWest à un capital privé", a déclaré la ministre des Finances Rachel Reeves, citée dans le communiqué.
Au total, entre 2008 et 2009, l'Etat britannique avait mobilisé 45,5 milliards de livres (environ 54 milliards d'euros) pour venir au secours et nationaliser la Royal Bank of Scotland, mastodonte mondial de la banque, présent à ce moment dans plus de 50 pays. Il avait ainsi détenu jusqu'à 84,4% du capital du groupe, symbole à l'époque des excès de la finance.
En mars 2022, le gouvernement était repassé sous les 50%, cédant le contrôle de l'établissement.
Depuis son retour au pouvoir en juillet 2024, le gouvernement travailliste a poursuivi le désengagement de l'Etat. Mi-mai, sa participation était tombée à moins de 1%, contre environ 15% en octobre 2024.
Sur les montants gigantesques investis, l'Etat a récupéré 35 milliards de livres via la vente d'actions ou encore la perception de dividendes, précise le ministère, qui reconnait que l'opération a donc coûté "environ 10,5 milliards de livres" aux finances publiques, et donc aux contribuables.
Mais "l'alternative aurait été un effondrement (de RBS), aux coûts économiques et conséquences sociales beaucoup plus importants", fait-il valoir.
Rebaptisé NatWest en 2020, le groupe a entrepris ces dernières années une cure d'amaigrissement et un recentrage sur la banque de détail et auprès des entreprises au Royaume-Uni. Après des années de pertes dans la foulée de la crise financière, le groupe avait renoué avec les bénéfices en 2017, avant de retomber dans le rouge avec la pandémie. Elle avait retrouvé un résultat positif en 2021.
afp/rp