Washington (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont terminé en ordre dispersé vendredi, à l'issue d'une semaine marquée par les incertitudes entourant la guerre entre l'Iran et Israël, Wall Street souffrant par ailleurs d'un recul des valeurs technologiques.
Le président américain Donald Trump a estimé vendredi que les Européens ne seront pas utiles pour résoudre la guerre entre l'Iran et Israël, après une rencontre à Genève entre ministres des Affaires étrangères européens et iranien.
Le républicain a ajouté que le délai, annoncé jeudi, de deux semaines pour qu'il prenne une décision sur une intervention directe des Etats-Unis en Iran était un "maximum".
Cette temporisation, annoncée après la clôture des places européennes jeudi, "a quelque peu apaisé les tensions", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote Bank.
En Europe, Francfort a pris 1,27%, Paris 0,48% et Milan 0,74%. Seule la Bourse de Londres a cédé un peu de terrain, en recul de 0,20%. A Zurich, le SMI a fini inchangé.
Plus généralement, "les marchés prennent en compte le fait que Donald Trump n'a pas intérêt à un embrasement du conflit, qui provoquerait une flambée du pétrole et de l'inflation", qui "réduirait le pouvoir d'achat de ses électeurs", estime Antoine Andreani, analyste marchés pour XTB, interrogé par l'AFP.
Cependant, l'augmentation déjà visible sur les prix du pétrole - +7 dollars sur le baril américain depuis les premières attaques israéliennes - "signifie que l'inflation (américaine) va très probablement augmenter et non pas diminuer, ce qui diminue les chances que la Réserve fédérale (Fed) réduise ses taux", souligne auprès de l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
Mercredi, la banque centrale des États-Unis a décidé de laisser ses taux directeurs inchangés pour la quatrième fois de suite.
Après une ouverture en hausse, mais plus mesurée que sur les places européennes, Wall Street a fini orientée en baisse vendredi.
Son président Jerome Powell a laissé entendre que l'institution monétaire n'allait pas dévier rapidement de sa posture attentiste, inquiète de voir l'inflation repartir avec les droits de douane mis en place par le président Donald Trump.
Selon M. Sarhan, les investisseurs ont réagi à une information publiée dans le Wall Street Journal selon laquelle les États-Unis pourraient révoquer des dérogations accordées à certaines entreprises de semiconducteurs ayant des usines en Chine.
Cela a touché "les actions technologiques, ce qui a entraîné le reste du marché à la baisse", selon M. Sarhan.
L'indice Nasdaq a reculé de 0,51% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,22%. Le Dow Jones a grappillé 0,08%.
Sur le marché obligataire, vers 20H50 GMT, le rendement à dix ans des obligations américaines évoluait à 4,38% contre 4,39% la veille à la clôture et celui à deux ans se situait à 3,90%.
Le dollar cédait 0,18%, à 1,1516 dollar pour un euro.
Le prix du pétrole recule ___
Après avoir grimpé ces derniers jours, les prix du pétrole sont partiellement retombés, les opérateurs misant sur les négociations avec l'Iran.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a baissé de 2,33% à 77,01 dollars. Son équivalent américain, le baril WTI, a perdu 0,28% à 74,93 dollars.
Les exportations de pétrole de l'Iran ont augmenté de plus de 40% au cours des cinq jours qui ont suivi le début de l'attaque, soulignent les analystes de DNB Carnegie.
A Londres, Shell a perdu 0,56% et BP 2,10%. A Paris, TotalEnergies a glissé de 0,44%.
L'or restait stable (-0,07%) à 3.368,53 dollars.
Kroger en forme après de bons résultats ___
La chaîne de supermarchés américaine Kroger a bondi à New York (+9,82% à 71,96 dollars) après avoir relevé ses prévisions de chiffre d'affaires pour l'année en cours. Lors des trois premiers mois de l'année, l'entreprise a généré un bénéfice net par action de 1,49 dollar, au-dessus des attentes.
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afp/rp