Paris (awp/afp) - Les marchés financiers sont divisés vendredi après un rapport faisant état d'un marché de l'emploi solide aux Etats-Unis, rassurant sur la santé de la première économie mondiale, mais qui fait aussi craindre que la banque centrale américaine retarde l'échéance de sa prochaine baisse des taux.
En mai, les Etats-Unis sont restés proches du plein-emploi, avec un chômage à 4,2%, même si le marché du travail s'est montré un peu moins vigoureux, selon des données officielles.
La première économie mondiale a créé 139.000 emplois le mois dernier, moins qu'en avril (147.000, chiffre nettement révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (autour de 125.000, selon le consensus publié par MarketWatch).
"L'économie américaine continue de créer des emplois, et tant que ce sera le cas, il sera difficile de parler de récession", commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.
Du côté des actions, Wall Street était à la fête après cette publication: vers 14H10 GMT, le S&P 500 gagnait 1,18%, le Nasdaq 1,32% et le Dow Jones 1,29%.
En Europe, Paris grappillait 0,13%, Londres 0,25%, Milan 0,43%, tandis que Francfort reculait légèrement de 0,11%. A Zurich, le SMI avançait de 0,48%.
Le marché obligataire voyait quant à lui le verre à moitié vide, les taux d'intérêt auxquels les Etats-Unis empruntent sur les marchés s'étant envolés, signifiant que les investisseurs se détournent de la dette américaine.
"Très clairement, la hausse des rendements obligataires a été déclenchée par un rapport meilleur que prévu qui conduit les marchés à anticiper des baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed) plus tardives, au grand désespoir de la Maison blanche", commente auprès de l'AFP Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de CPR AM.
Vers 14H10 GMT, le taux d'intérêt de l'emprunt américain à 10 ans bondissait à 4,48%, contre 4,39 à la clôture du marché jeudi. A échéance deux ans, l'emprunt américain flambait à 4,02%, contre 3,92% la veille.
Par ailleurs, "les rendements américains pourraient être sous pression avec notamment deux adjudications de bons du Trésor américain la semaine prochaine (10 et 30 ans), qui seront étroitement surveillées", a indiqué Florian Ielpo.
Côté change, le dollar prenait 0,40% à 1,1399 dollar pour un euro.
Waga électrisé ___
Le spécialiste français du biogaz Waga bondissait à Paris (+28,24% à 21,80 euros) après que le fonds d'investissement suédois EQT a annoncé entrer en "négociations exclusives" pour devenir l'actionnaire majoritaire de l'entreprise. L'objectif est d'"accélérer la croissance de Waga Energy et de renforcer son positionnement" pour devenir "un leader mondial", selon un communiqué commun.
EQT a prévoit d'acquérir 54,1% de Waga Energy à un prix de 21,55 euros par action.
Le pétrole préserve ses gains ___
"Les prix du pétrole sont globalement stables" vendredi et conservent "les gains d'environ 4% accumulés au cours de la semaine", ce qui leur permet de "récupérer une partie des pertes subies ces dernières semaines", souligne Derren Nathan responsable de la recherche sur les actions de Hargreaves Lansdown.
Vers 14H10 GMT, le prix du baril de WTI américain gagnait 1,53%, à 66,34 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord 1,81%, à 64,52 dollars.
La tendance des cours du pétrole est dernièrement dictée par des éléments de court terme, tels que la hausse des stocks de pétrole ou encore l'espoir d'une hausse de la demande lors du pic de déplacements estivaux, a poursuivi l'analyste.
"Les feux de forêt au Canada continuent, ce qui tempère la crainte d'un excès de l'offre de pétrole du pays" et tire ainsi les prix vers le haut, "mais cela pourrait être de courte durée puisque les pays de l'Opep+ prévoient d'augmenter leur production de 411.000 barils par jour le mois prochain", a poursuivi Derren Nathan.
L'or perdait 0,37%, à 3.340,27 dollars.
Le bitcoin cédait quant à lui 1,55%, à 104,314 dollars.
afp/rp