Bourses et pétrole partagés en Asie, attentisme face au délai US sur l'Iran

20. juin 2025

Tokyo (awp/afp) - Les cours du pétrole trébuchent et les Bourses divergent vendredi en Asie, dans des marchés attentistes après la décision de Donald Trump de temporiser sur l'implication américain dans la guerre Israël-Iran, semblant laisser une chance à la diplomatie.

Repli du pétrole, prudent soulagement sur l'Iran

Vers 04h30, le cours du baril de Brent de la mer du Nord chutait de 2,41% à 76,95 dollars.

Le président Donald Trump a indiqué qu'il décidera d'une éventuelle participation américaine aux frappes d'Israël contre l'Iran "au cours des deux prochaines semaines", semblant laisser une chance à une réunion entre des ministres européens et l'Iran vendredi en Suisse pour chercher une solution diplomatique.

Pour le marché pétrolier, qui avait flambé depuis une semaine avec l'escalade de l'affrontement entre les deux pays, ce délai suscitait un soulagement perceptible, donnant lieu à des prises de bénéfices.

Un répit temporaire selon les analystes: "Si les États-Unis frappent effectivement, la réaction (des investisseurs) sera impulsive. Personne ne voudra prendre de gros paris (à terme)" sur le marché, souligne Neil Wilson, de Saxo UK, cité par Bloomberg.

Selon l'agence financière, les contrats à terme sur le Brent intègrent une prime de risque géopolitique d'environ 8 dollars le baril depuis le début des attaques entre Israël et l'Iran.

"L'implication possible des États-Unis est une incertitude clé pour l'avenir", abonde Michael Wan, de la banque MUFG.

En revanche, "la bonne nouvelle est qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent de signes de perturbations physiques sur les approvisionnements pétroliers et dans le détroit d'Ormuz", par où passe un tiers du trafic pétrolier maritime du globe, insiste-t-il.

Incertitude des Bourses

Vers 04h30, l'indice vedette Nikkei reculait de 0,11% à 38'445 points et l'indice élargi Topix de 0,29% à 2783 points.

La Bourse de Sydney cédait 0,55%, Taipei 0,75%. L'indice hongkongais Hang Seng progressait de 0,78%, et l'indice composite shanghaïen de 0,12%.

A Séoul, l'indice Kospi grimpait de 1%, dépassant la barre des 3000 points pour la première fois en trois ans et demi, dans un marché en hausse vigoureuse après la fin de la longue crise politique qui minait la Corée du Sud.

Dans l'ensemble, les échanges restaient fébriles et volatile, d'autant que la fermeture de Wall Street la veille pour cause de jour férié ne montrait aucune direction aux investisseurs.

"En l'absence d'incitations concrètes, l'attentisme domine (à Tokyo): fermeture du marché américain, fluctuation faible sur le yen, et concernant l'Iran, l'incertitude devrait s'accroître sur le marché, entre craintes d'attaque américaine et espoirs de négociations", commente le courtier Tokai Tokyo Intelligence.

Vers 04h45, le billet vert cédait 0,14% face à la monnaie nippone, à 145,24 yens pour un dollar, effaçant ses gains du début d'échanges asiatiques.

PopMart sous pression

Le fabricant de jouets chinois PopMart, créateur des populaires poupées Labubu, a chuté de jusqu'à 6% à la Bourse de Hong Kong vendredi, après avoir déjà abandonné plus de 5% la veille.

Selon l'agence Bloomberg, ce reflux s'explique par un commentaire du Quotidien du Peuple, journal phare du Parti communiste chinois, qui appelle -en citant des juristes- à durcir la réglementation des "boîtes cadeaux surprises" censées favoriser l'addiction des mineurs à l'achat de tels produits.

Dette japonaise surveillée

Le ministère japonais des Finances organise vendredi une réunion très attendue pour solliciter l'avis des acteurs du marché obligataire sur son projet de réduire les émissions d'obligations à très long terme émises par le pays.

L'objectif est d'ajuster les futures émissions à une demande des investisseurs amoindrie, après les récentes turbulences: l'appétit médiocre des investisseurs lors d'émissions en mai avait entraîné une flambée des rendements des obligations souveraines nippones et affolé les marchés.

Selon la presse financières, les autorités proposeront de réduire les émissions d'obligations à échéances 20, 30 et 40 ans pour les adjudications prévues jusqu'en mars 2026, tout en augmentant les émissions de dette à 2 ans et échéances à plus court terme.

afp/rr