Zurich (awp) - La Bourse suisse se cherchait toujours une direction mercredi à l'approche de la mi-journée. Les investisseurs redoublaient de prudence, la date butoir du 9 juillet de la guerre commerciale opposant le président américain Donald Trump à l'Union européenne (UE) et d'autres pays se rapprochant encore un peu plus.
Aux Etats-Unis, Wall Street a clôturé sans direction claire mardi, digérant l'adoption par le Sénat américain de la loi budgétaire de Donald Trump, tout en accueillant une nouvelle salve de données économiques.
L'optimisme suscité par Donald Trump commence à fondre sous l'éclat du soleil estival, observe dans son commentaire Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. "Les négociations commerciales et les amitiés de Trump peuvent se transformer en soupe à la grimace plus vite que vous ne pouvez prononcer "tarif" ou "DOGE"", observe l'experte de la banque de Gland. Le Japon en fait l'expérience. Les négociations commerciales semblent bloquées en raison du refus de Tokyo d'acheter le riz américain, risquant désormais de se voir imposer des droits de douane de 30 à 35%.
De son côté, l'UE semble disposée à accepter des droits de douane de 10% en échange de quelques exemptions, si telle est la volonté de Donald Trump, ajoute Mme Ozkardeskaya. De plus, les données conjoncturelles américaines de mardi n'ont guère soutenu ceux qui parient sur une baisse imminente des taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed).
"Les investisseurs sont focalisés sur les créations d'emplois aux Etats-Unis", a poursuivi Ipek Ozkardeskaya. La publication de l'enquête mensuelle ADP/Stanford sur l'emploi aux Etats-Unis, attendue dans l'après-midi, devrait faire état de 115'000 créations d'emplois, contre 37'000 le mois précédent, selon le consensus des analystes de la plateforme Factset.
Du côté de la Bourse suisse, le SMI, après avoir démarré la séance sur un famélique gain de 0,05% et rapidement chuté sous l'équilibre, se reprenait quelque peu, marquant même à 10h45 un plus haut à 11'983,97 points, soit une progression de 0,17%. Le SLI continuait de se montrer plus résistant, prenant en parallèle 0,41% à 1968,83 points, alors que l'indicateur élargi SPI avançait aussi de 0,17% à 16'618,21 points.
Sur les 31 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, quatorze perdaient du terrain et dix-sept en gagnaient. En fond de classement, le sous-traitant pharma Lonza (-1,1%) conservait la lanterne rouge, toujours derrière Zurich Insurance (-1,1%). Goldman Sachs a abaissé la recommandation du titre de l'assureur zurichois à "sell", contre "neutral" précédemment. L'objectif de cours a été ramené à 542 francs, contre 562 francs.
Les poids lourds pharmas Roche (-0,1%) et Novartis (-0,3%) restaient également dans le rouge, alors que Nestlé (-0,03%) se rapprochait de l'équilibre.
En haut de tableau, SGS (+3,6%) prenait encore un peu de hauteur, après avoir fait part du rachat de son concurrent américain Applied Technical Services (ATS), le numéro un mondial de l'inspection et de la certification ayant cependant délaissé la plus haute marche du podium provoisoire Adecco (+3,7%).
UBS (+3,2%) décrochait le bronze. Le numéro un bancaire helvétique UBS prévoit le remboursement des obligations senior non garanties et de l'instrument additionnel de niveau 1 (AT1).
Le cimentier Holcim (+1,9%) était aussi recherché après le relèvement par Jefferies de son objectif de cours à 66 francs, contre 65 francs précédemment. La recommandation est maintenue à "buy". Son émanation nord-américaine Amrize gagnait elle 0,5%.
Le géant du luxe Richemont progressait de 1,7%. HSBC a abaissé l'objectif de cours à 180 francs, contre 185 francs précédemment, la recommandation étant maintenue à "buy", alors que Goldman Sachs l'a réduit de 170 à 160 francs. Concurrent du genevois dans l'horlogerie, Swatch Group s'étoffait de 1,4%.
Sur le marché élargi, le distributeur bernois de médicaments Galenica (-0,3%) a annoncé se lancer dans les affaires de diagnostic, à la faveur de l'acquisition, pour un montant non dévoilé, de Labor Team. En 2024, Labor Team a enregistré des revenus de 114 millions de francs et détenait une part d'environ 8% sur le marché suisse des laboratoire privés.
BioVersys bondissait en revanche de 2,9%. Le laboratoire rhénan BioVersys, concentré sur la lutte contre les bactéries multirésistantes, a conclu un accord de licence avec le japonais Shionogi, prévoyant l'introduction d'une ansamycine en phase de développement clinique. Le contrat prévoit un versement de 5,0 millions de francs dans un avenir proche, ainsi que jusqu'à 479 millions en versements d'étapes, en plus d'éventuelles commissions sur les ventes.
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