Zurich (awp) - La Bourse suisse se préparait mercredi à entamer la séance en hausse, à l'image de la veille. Alors que le flux de nouvelles d'entreprises demeurait modeste, les investisseurs restaient prudents, la date butoir du 9 juillet de la guerre commerciale opposant le président américain Donald Trump à l'Union européenne (UE) et d'autres pays se rapprochant encore un peu plus.
Aux Etats-Unis, Wall Street a clôturé sans direction claire mardi, digérant l'adoption par le Sénat américain de la loi budgétaire de Donald Trump, tout en accueillant une nouvelle salve de données économiques. Le Dow Jones a gagné 0,91% tandis que l'indice Nasdaq a perdu 0,82% et l'indice élargi S&P 500, 0,11%.
L'optimisme suscité par Donald Trump commence à fondre sous l'éclat du soleil estival, observe dans son commentaire Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Le président américain a glané mardi une importante victoire législative avec l'adoption de justesse au Sénat américain de son projet de loi budgétaire de plusieurs milliers de milliards de dollars, qui comprend des crédits d'impôt massifs, mais aussi de vastes coupes dans la santé.
Mais "des nouvelles moins réjouissantes sur les fronts commerciaux et politiques ont rappelé que tout n'est pas rose, que les négociations commerciales et les amitiés de Trump peuvent se transformer en soupe à la grimace plus vite que vous ne pouvez prononcer " tarif " ou "DOGE"", observe l'experte de la banque de Gland. Le Japon en fait l'expérience. Les négociations commerciales semblent bloquées en raison du refus de Tokyo d'acheter le riz américain, risquant désormais de se voir imposer des droits de douane de 30 à 35%.
De son côté, l'UE semble disposée à accepter des droits de douane de 10% en échange de quelques exemptions, si telle est la volonté de Donald Trump, ajoute Mme Ozkardeskaya. De plus, les données conjoncturelles américaines de mardi n'ont guère soutenu ceux qui parient sur une baisse imminente des taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed). La plupart des membres de son comité de politique monétaire (FOMC)) continuent d'affirmer qu'une baisse des taux maintenant serait une erreur, d'autant plus qu'ils s'attendent à une hausse de l'inflation due aux droits de douane dans les mois à venir, et que le marché du travail reste suffisamment solide pour attendre.
Du côté de la Bourse suisse, le SMI notait vers 08h15 à 11'963,31 points, soit une hausse de 0,35%, selon les calculs avant-Bourse de la banque Julius Bär. A l'exception de l'assureur zurichois Zurich Insurance (-0,7%), l'ensemble des valeurs phares se paraient de vert. Goldman Sachs a abaissé la recommandation de Zurich Insurance à "sell", contre "neutral" précédemment. L'objectif de cours a été ramené à 542 francs, contre 562 francs.
En haut de tableau, UBS (+0,5%) prenait la tête, le numéro un bancaire helvétique se voyant talonné par le géant genevois du luxe Richemont (+0,5%) et celui du ciment Holcim (+0,4%). Les trois poids lourds de la cote le bon Roche, ainsi que les nominatives Nestlé et Novartis, évoluaient dans le même rythme que l'indice, chacun affichant un gain de 0,3%.
La défensive Swisscom (+0,3%) se retrouvait elle à l'avant-dernier rang.
Hors SMI, SGS décollait de 1,31%, le numéro un mondial de l'inspection et de la certification ayant fait part du rachat de son concurrent américain Applied Technical Services (ATS). Le distributeur bernois de médicaments Galenica (+0,6%) a annoncé se lancer dans les affaires de diagnostic, à la faveur de l'acquisition, pour un montant non dévoilé, de Labor Team. En 2024, Labor Team a enregistré des revenus de 114 millions de francs et détenait une part d'environ 8% sur le marché suisse des laboratoire privés.
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