Bourse Zurich: ouverture attendue en baisse, entraînée par Wall Street

6. juin 2025

Genève (awp) - La Bourse suisse devrait ouvrir en repli, emportée par la baisse de Wall Street après la vive confrontation entre le président Donald Trump et son ex-acolyte Elon Musk. A l'agenda du jour, figurent l'emploi américain et la décision de Berne sur la dotation en fonds propres d'UBS.

A New York, les principaux indices ont reculé, lestés par l'effondrement de Tesla. L'action de la firme, pionnière des véhicules électriques, a dévissé de 14,26%, laissant s'envoler environ 150 milliards de dollars de capitalisation boursière. Le Dow Jones a reculé de 0,25%, l'indice Nasdaq de 0,83% et l'indice élargi S&P 500 de 0,53%

"Les ventes de pop-corn vont exploser", ironise Ipek Ozkardeskaya de Swissquote, alors que le monde assiste à "l'incroyable escalade" des tensions entre Donald Trump et "celui qui fut autrefois son meilleur ami".

Ce vif accrochage par messages interposés, ayant pour point de départ un désaccord au sujet du plan budgétaire du président américain, a estompé le mince regain d'optimisme pour une reprise des discussions entre Washington et Pékin après un entretien survenu tard en soirée entre les dirigeants des deux pays.

La conversation, initiée par Donald Trump avec Xi Jinping, visait à désamorcer les tensions qui menacent l'accord fragile de baisse des droits de douane signé à Genève. "Les espoirs du marché ont vite été douchés: les désaccords sur les métaux rares, les logiciels de conception de puces et les visas étudiants restent profonds", commente John Plassard.

A ces incertitudes s'ajoute une certaine prudence avant la publication d'indicateurs clés sur l'emploi américain. Les ventes au détail dans la zone euro figurent également à l'ordre du jour.

En Suisse, le Conseil fédéral devrait préciser aujourd'hui ses nouvelles prescriptions en matières de capitaux propres pour UBS, un tour de vis décidé après la débâcle de Credit Suisse. Selon la presse, la grande banque pourrait se voir contrainte de détenir jusqu'à 25 milliards de dollars de capitaux supplémentaires et les pertes de filiales étrangères devraient pouvoir être absorbées à 100% par les fonds propres.

Vers 08h15, le SMI reculait de 0,12% à 12'303,15 point, selon les projections établies par Julius Bär. Sur les vingt valeurs de l'indice phare de la Bourse suisse, seule Sonova se parait de vert (+1,4%), après que Kepler Cheuvreux a recommandation à "hold" après "reduce", assortie d'un objectif de cours étoffé de 220 à 255 francs.

Les poids lourds lestaient l'indice, Nestlé, Novartis et le bon Roche reculant tous trois de 0,1%.

UBS lâchait 0,1%. La grande banque attendait le verdict du Conseil fédéral quant à la réglementation de ses fonds propres.

Kühne+Nagel perdait aussi un peu de terrain (-0,1%). Le groupe de logistique et de transport a nommé un nouveau chef informatique (IT) en la personne de Marcus Claesson, qui prendra ses fonctions le 1er septembre.

Logitech tombait au fond du classement (-0,9%), vraisemblablement chahuté par les turbulences survenues sur les marchés américains.

Hors SMI, Galderma prenait de la hauteur (+2,4%) après des données positives pour un de ses traitements et une note d'analyse favorable de Kepler Cheuvreux.

A l'inverse, Julius Bär prend l'eau (-2,4%) après s'être vu rétrograder par sa consoeur UBS à "neutral" après "buy", doublée d'un coup de rabot sur l'objectif de cours de 64,50 à 55 francs.

rr/jh