Bourse Zurich: le SMI piétine toujours à la mi-journée avant l'emploi américain

6. juin 2025

Genève (awp) - La Bourse suisse évoluait sans grand élan vendredi à l'approche de la mi-journée, avançant avec prudence avant de nouvelles données américaines clés sur l'emploi. A l'agenda du jour, figure également la décision de Berne sur la dotation en fonds propres d'UBS.

"Le rapport du département du Travail des Etats-Unis pourrait révéler l'état réel de l'économie américaine", souligne Dirk Chlench de LBBW. Sa publication, prévue pour 14h30 (heure suisse) sera d'autant plus suivie après les chiffres décevants sur les créations d'emploi publiés mercredi. Un ralentissement de la première économie mondiale pourrait pousser la Fed à baisser ses taux lors de sa prochaine réunion, ce qui tend à rendre les actions plus attrayantes.

Ces données interviennent sur fond d'incertitudes, encore nourries la veille par le vif accrochage survenu entre Donald Trump et son désormais ex-acolyte Elon Musk ayant pour point de départ un désaccord sur le plan budgétaire de Trump. L'escarmouche a fait s'effondrer l'action de Tesla, entraînant dans son sillages les indices américains.

Elle a aussi estompé le mince regain d'optimisme pour une reprise des discussions entre Washington et Pékin après un entretien survenu tard en soirée entre les dirigeants des deux pays, visant à désamorcer les tensions qui menacent l'accord fragile de baisse des droits de douane signé à Genève. "Les espoirs du marché ont vite été douchés: les désaccords sur les métaux rares, les logiciels de conception de puces et les visas étudiants restent profonds", commente John Plassard.

Les chiffres définitifs sur la croissance au premier trimestre et les ventes au détail dans la zone euro figurent également à l'ordre du jour. En Allemagne, la production et les exportations dans l'industrie ont reculé en avril, après leur rebond en mars, tout comme en France où le déficit commercial s'est par ailleurs creusé.

En Suisse, le Conseil fédéral doit préciser ses nouvelles prescriptions en matières de capitaux propres pour UBS, un tour de vis décidé après la débâcle de Credit Suisse. Selon la presse, la grande banque pourrait se voir contrainte de détenir jusqu'à 25 milliards de dollars de capitaux supplémentaires et les pertes de filiales étrangères devraient pouvoir être absorbées à 100% par les fonds propres.

Vers 10h50, le SMI reculait de 0,04% à 12'311,75 points, le SLI perdait 0,08% à 2006,85 points et le SPI 0,02% à 16'974,96 points. Sur les trente principales valorisations, neuf avançaient, tandis que Swisscom jouait les funambules.

Le trio de tête était constitué de Lonza (+0,9%), Sonova (+0,6%) et Kühne+Nagel (+0,5%).

Le spécialiste des aides auditives profitait d'un commentaire positif de Kepler Cheuvreux qui a relevé sa recommandation à "hold" après "reduce", assortie d'un objectif de cours étoffé de 220 à 255 francs. L'analyste entrevoit des perspectives prometteuses pour l'entreprise après son récent changement de patron.

Le groupe de logistique et de transport a quant à lui nommé un nouveau chef informatique (IT) en la personne de Marcus Claesson, qui prendra ses fonctions le 1er septembre.

Les poids lourds de la cote, Roche (bon +0,3%) et Novartis (+0,2%) soutenaient l'indice, tandis que Nestlé reculait (-0,2%).

UBS jouait les équilibristes. La grande banque attendait le verdict du Conseil fédéral quant à la réglementation de ses fonds propres.

Julius Bär, quant à elle, reculait (-0,3%) après s'être vu rétrograder par sa consoeur aux trois clés à "neutral" après "buy", doublée d'un coup de rabot sur l'objectif de cours de 64,50 à 55 francs. Keefe, Bruyette & Woods a également ramené l'objectif de cours à 58 francs, contre 64 francs précédemment.

A l'autre bout du tableau, figuraient dans un mouchoir de poche Swatch Group (-1,1%), Adecco (-1,0%) et VAT Group (-1,0%).

Sur le marché élargi, Huber+Suhner bondissait de 3,7%, gratifié d'une entame de couverture avec une recommandation à l'achat par Berenberg assortie d'un objectif de cours à 100 francs. L'analyste estime que le spécialiste de la connectique est stratégiquement bien positionné pour profiter de la croissance attendue à moyen terme sur les marchés de l'aérospatiale et de la défense (A&D) et des centres de données.

Galderma prenait aussi de la hauteur (+2,3%) après des données positives pour un de ses traitements et une note d'analyse favorable de Kepler Cheuvreux.

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