Genève (awp) - La Bourse suisse faisait du surplace en début de séance vendredi, gênée par la baisse de Wall Street après la vive confrontation entre le président Donald Trump et son ex-acolyte Elon Musk. A l'agenda du jour, figurent l'emploi américain et la décision de Berne sur la dotation en fonds propres d'UBS.
A New York, les principaux indices ont reculé, lestés par l'effondrement de Tesla. L'action de la firme, pionnière des véhicules électriques, a dévissé de 14,26%, laissant s'envoler environ 150 milliards de dollars de capitalisation boursière. Le Dow Jones a reculé de 0,25%, l'indice Nasdaq de 0,83% et l'indice élargi S&P 500 de 0,53%
"Les ventes de pop-corn vont exploser", ironise Ipek Ozkardeskaya de Swissquote, alors que le monde assiste à "l'incroyable escalade" des tensions entre Donald Trump et "celui qui fut autrefois son meilleur ami".
Ce vif accrochage par messages interposés, ayant pour point de départ un désaccord au sujet du plan budgétaire du président américain, a estompé le mince regain d'optimisme pour une reprise des discussions entre Washington et Pékin après un entretien survenu tard en soirée entre les dirigeants des deux pays.
La conversation, initiée par Donald Trump avec Xi Jinping, visait à désamorcer les tensions qui menacent l'accord fragile de baisse des droits de douane signé à Genève. "Les espoirs du marché ont vite été douchés: les désaccords sur les métaux rares, les logiciels de conception de puces et les visas étudiants restent profonds", commente John Plassard.
A ces incertitudes s'ajoute une certaine prudence avant la publication d'indicateurs clés sur l'emploi américain. Les ventes au détail dans la zone euro figurent également à l'ordre du jour. En Allemagne, la production et les exportations dans l'industrie ont reculé en avril, après leur rebond en mars, tout comme en France où le déficit commercial s'est par ailleurs creusé.
En Suisse, le Conseil fédéral devrait préciser aujourd'hui ses nouvelles prescriptions en matières de capitaux propres pour UBS, un tour de vis décidé après la débâcle de Credit Suisse. Selon la presse, la grande banque pourrait se voir contrainte de détenir jusqu'à 25 milliards de dollars de capitaux supplémentaires et les pertes de filiales étrangères devraient pouvoir être absorbées à 100% par les fonds propres.
Vers 09h15, le SMI grappillait 0,04% à 12'322,43 points, tandis que le SLI reculait de 0,06% à 2007,13 points et le SPI se maintenait à l'équilibre à 16'878,36 points.
Sur les trente principales valorisations, huit seulement avançaient.
Poids lourd de la cote, Novartis (+0,5%) prenait la tête, suivi de Sonova (+0,5%) et de la défensive Swisscom (+0,4%).
Le spécialiste des aides auditives profitait d'un commentaire positif de Kepler Cheuvreux qui a relevé sa recommandation à "hold" après "reduce", assortie d'un objectif de cours étoffé de 220 à 255 francs. L'analyste entrevoit des perspectives prometteuses pour l'entreprise après son récent changement de patron.
La médaille en chocolat revenait à Kühne+Nagel. Le groupe de logistique et de transport a nommé un nouveau chef informatique (IT) en la personne de Marcus Claesson, qui prendra ses fonctions le 1er septembre.
Les deux autres plus grosses capitalisations de l'indice suivaient des chemins opposés, le bon Roche gagnant du terrain (+0,2%), tandis que Nestlé perdait quelques plumes (-0,1%).
UBS gagnait 0,3%. La grande banque attendait le verdict du Conseil fédéral quant à la réglementation de ses fonds propres.
Julius Bär, quant à elle, reculait (-0,3%) après s'être vu rétrograder par sa consoeur aux trois clés à "neutral" après "buy", doublée d'un coup de rabot sur l'objectif de cours de 64,50 à 55 francs.
A l'autre bout du tableau, figuraient dans un mouchoir de poche Logitech (-0,8%), vraisemblablement chahuté par les turbulences survenues sur les marchés américains, VAT Group (-0,8%) et Straumann (-0,8%).
Sur le marché élargi, Huber+Suhner bondissait de 5%, gratifié d'une entame de couverture avec une recommandation à l'achat par Berenberg assortie d'un objectif de cours à 100 francs. L'analyste estime que le spécialiste de la connectique est stratégiquement bien positionné pour profiter de la croissance attendue à moyen terme sur les marchés de l'aérospatiale et de la défense (A&D) et des centres de données.
Galderma prenait aussi de la hauteur (+1,3%) après des données positives pour un de ses traitements et une note d'analyse favorable de Kepler Cheuvreux.
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