Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert autour de l'équilibre vendredi, peu inspirée au lendemain du jour férié de l'Ascension et à la veille du week-end. Alors que l'actualité des entreprises suisses ne soulevait pas de vague, les solides résultats de Nvidia et les rebonds dans la guerre commerciale agitaient la scène internationale.
Le géant américain des semi-conducteurs Nvidia a surpassé les attentes avec ses résultats au premier trimestre de son exercice décalé, grâce notamment à un impact moindre que prévu des restrictions douanières. Le chiffre d'affaires a bondi de 69% sur un an à 44,1 milliards de dollars, selon les résultats publiés mercredi soir.
Sur le front de la guerre commerciale, le président américain Donald Trump a subi un revers. Un tribunal a en effet suspendu mercredi en première instance une grande partie des droits de douane qu'il a imposés ces derniers mois, estimant que M. Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, alors qu'il s'agit d'une prérogative du Congrès. Moins de 24 heures plus tard, une Cour d'appel a suspendu la décision de première instance, le temps de se prononcer sur le fond.
"Si les investisseurs ont applaudi les résultats de Nvidia ainsi que la décision des juges américains déclarant illégaux tous les droits de douane et ordonnant leur suppression définitive, la Maison Blanche disposerait néanmoins des moyens juridiques nécessaires pour contourner ce jugement. Et personne n'est dupe sur les intentions de Donald Trump", a averti John Plassard, l'expert en placement de Mirabaud Banque.
Pour l'analyste de Swissquote, Ipek Ozkardeskaya, "le niveau d'incertitude a augmenté - plus personne ne sait très bien ce qui est légal ou ne l'est plus". "Si les tarifs (douaniers) devaient être déclarés illicites, la volonté des partenaires (économiques) à faire des concessions pendant les négociations commerciales pourrait s'amenuiser", a-t-elle ajouté.
En Suisse, l'indice conjoncturel de l'institut KOF a légèrement rebondi en mai sur un mois. Les investisseurs guetteront encore le baromètre de confiance des consommateurs aux Etats-Unis et l'inflation en Allemagne pour le même mois.
A 09h13 à la Bourse suisse, l'indice vedette SMI montait d'à peine 0,1% à 12'198,01 points, après avoir clôturé mercredi en forte baisse de 1,12%. Le SLI prenait 0,12% à 1990,94 points et le SPI gagnait également 0,1% à 16'809,17 points.
La majorité des valeurs vedettes a ouvert en hausse, avec Alcon (+1,6%), Novartis (+1,2%) et Lindt (+1,0%) en tête de classement.
Les deux autres poids lourds Nestlé (stable) et Roche (-0,3%) faisaient moins bien. Ce dernier a revisité des données d'étude de phase II sur son médicament fénébrutinib, dans l'attente en fin d'année de premières indications sur les programmes de phase III sur ce traitement expérimental contre la sclérose en plaques récidivante.
Les analystes de Berenberg ont quant à eux abaissé l'objectif de cours du géant veveysan de l'alimentaire.
Holcim (-0,3%) a débuté avec la construction d'un nouveau site de production à Milaki, en Grèce, devisée à 400 millions d'euros.
Les plus fortes baisses étaient enregistrées par VAT (-0,9%), UBS (-0,8%) et Partners Group (-0,6%), sans information particulière.
Sur le marché élargi, Meyer Burger (-41,5%) s'effondrait. L'entreprise thounoise, en délicatesse avec ses finances, se voit obligée de cesser la production de modules solaires et de licencier 282 collaborateurs aux Etats-Unis, dans l'usine de Goodyear.
Gurit (-0,4%) doit composer avec le départ de son chef financier Javier Perez-Freije, qui occupait depuis octobre dernier le poste de directeur général à titre intérimaire. Il quittera l'entreprise fin novembre.
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