Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes franchissent des records jeudi et Wall Street s'achemine vers une ouverture stable, dans un marché optimiste quant aux négociations sur les droits de douane que les États-Unis imposent à leurs partenaires commerciaux.
A la Bourse de New York, le contrat à terme de l'indice élargi S&P 500 était sans grand changement (+0,02%), tout comme celui du Nasdaq (+0,05%) et du Dow Jones (-0,05%).
La Bourse de Francfort oscillait autour de l'équilibre (+0,03%) vers 11H50 GMT après avoir établi un nouveau record en séance, à 24.639,10 points et au lendemain d'un record en clôture à 24.549,56 points.
Londres a aussi atteint un pic à 8.973,00 points et progressait nettement de 1,16% vers 11H40 GMT. Paris avance de 0,47% mais demeure en revanche à bonne distance de son niveau record atteint en mai 2024.
"Le fait que les États-Unis continuent de négocier avec l'Union européenne est perçu en Bourse comme un signe de force. De plus, malgré les droits de douane déjà en place, la croissance reste solide, reléguant cette question au second plan alors que la hausse des cours se poursuit", note Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.
"Jusqu'à présent, les droits [additionnels] varient entre 25% et 50%, à l'exception du Royaume-Uni qui a réussi à s'en sortir avec un modeste 10%, tandis que l'UE attend encore d'être fixée", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
L'objectif de l'UE dans l'immédiat est d'obtenir également le maintien des droits de douane appliqués aux produits européens à 10%, au lieu des 20% annoncés début avril, avec des exemptions pour des secteurs clés comme l'aéronautique, les cosmétiques et les boissons alcoolisées.
Les investisseurs digèrent aussi des annonces de Donald Trump sur des droits de douane réciproques pour une nouvelle série de pays, dont le Brésil, surtaxé à 50%.
"Les nouvelles annonces qui ont été faites après la clôture des marchés américains mercredi témoignent toutefois d'un ton plus agressif" du président américain, souligne Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
Pour le Brésil, ce niveau de droits de douane "constitue une rupture avec ce qui avait été fixé en avril. À l'époque, le Brésil avait été soumis à une taxe de 10%, c'est donc une escalade notable, qui suit les menaces récentes de Trump d'augmenter les taxes sur les pays des Brics", qui en plus du Brésil incluent notamment la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.
Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, retient quant à elle que "les dernières mesures douanières prises par le président américain sont considérées par le marché comme une posture, les investisseurs s'attendant à ce qu'il y ait de nombreuses négociations pour éviter une augmentation des droits de douane dans les semaines à venir".
Le locataire de la Maison-Blanche a officiellement repoussé au 1er août, contre le 9 juillet précédemment, la date butoir pour trouver un accord avec ses partenaires commerciaux sur des surtaxes douanières.
WK Kellogg, décollage imminent
Mercredi à la Bourse de New York, moins de cinq minutes après la clôture, le Wall Street Journal a publié sur son site internet un article affirmant que le groupe italien Ferrero était "proche de la finalisation d'une transaction d'environ trois milliards de dollars" pour racheter l'américain WK Kellogg (céréales Corn Flakes, Froot Loops, Rice Krispies, All Bran).
"L'objectif de Ferrero est de grossir aux États-Unis par le biais d'acquisitions, après avoir déjà acheté les activités de confiserie américaines (du groupe suisse) Nestlé" pour 2,8 milliards de dollars en 2018, relève le journal.
A Wall Street, le titre WK Kellogg s'envolait de 51,83% jeudi dans les échanges d'avant-bourse. L'entreprise Ferrero n'est pas cotée.
Barry Callebaut abaisse ses objectifs
Le groupe suisse Barry Callebaut chutait de 16,74% à 786,00 euros après avoir abaissé ses objectifs annuels face à la pression des cours du cacao qui a pesé sur ses volumes de ventes sur neuf mois.
Le fournisseur de cacao et préparations chocolatées, qui publie ses résultats sur une base décalée, a aussi enregistré une baisse plus marquée qu'attendu de ses volumes de ventes pour la période allant de septembre à fin mai.
afp/cw