Placements

Méthodes de réplication des ETF

Les ETF cherchent à répliquer le plus fidèlement possible un indice donné. Pour atteindre cet objectif, diverses méthodes peuvent être utilisées. Les investisseurs en ETF doivent connaître les principales différences entre la réplication physique et synthétique.

Daniel Weinmann
Spécialiste en placements

Dans le cas de la réplication physique, l’ETF investit directement dans les titres qui composent l’indice. La réplication physique englobe trois approches. La méthode classique, qui est aussi la plus simple, est la réplication totale. Dans ce cas, le portefeuille du fonds comprend tous les titres de l’indice avec des pondérations identiques. Un ETF à réplication totale sur le marché suisse des actions (SMI), par exemple, achète les 20 actions qui composent le SMI avec les mêmes pondérations.

Il existe toutefois des indices qui comprennent plusieurs milliers de titres. Pour limiter les coûts de la réplication indicielle, on recourt alors souvent à la méthode de l’échantillonnage. Avec cette méthode, l’indice concerné n’est répliqué qu’à l’aide d’une partie des titres qui le composent. Dans le cas d’un échantillonnage représentatif, seuls les titres les plus fortement pondérés sont pris en compte et proportionnellement repondérés. Quant aux fonds qui utilisent un échantillon optimisé, ils déterminent les nouvelles pondérations sur la base d’une méthode d’optimisation statistique afin de répliquer l’indice le plus exactement possible.

Réplication par le biais d’une opération d’échange

Dans le cadre de la réplication synthétique, l’indice est répliqué au moyen d’une opération d’échange (swap). Le prestataire d’ETF transfère le rendement de ses titres à la contrepartie, qui garantit en échange la performance de l’indice à reproduire. La contrepartie d’une telle transaction est souvent une banque d’investissement.
 

Fiche technique

Choisir les bons ETF

Les ETF sont de plus en plus nombreux et les choisir devient complexe. Cette fiche technique explique les critères à examiner pour faire le bon choix.

Comme il n’est pas exclu que la contrepartie fasse faillite et que cela entrave la poursuite de l’opération d’échange, ce type de réplication comporte des risques. Ces risques ne doivent toutefois pas représenter plus de 10% de la fortune de l’ETF. Dans la réalité, les risques de contrepartie sont néanmoins plus faibles, car les prestataires d’ETF se protègent d’une éventuelle faillite de la contrepartie au moyen des garanties déposées ou en répartissant les risques sur plusieurs contreparties.

La réplication synthétique est parfois moins transparente que la réplication indicielle physique. Elle se prête toutefois mieux à la réplication de marchés illiquides, par exemple. Certains marchés, tels que celui des matières premières, ne peuvent être répliqués que de manière synthétique.

Davantage d’ETF à réplication physique

Si à l’origine tous les ETF étaient répliqués physiquement, l’approche synthétique s’est étendue au fil du temps. Il y a quelques années, les ETF synthétiques se sont toutefois retrouvés sous le feu de la critique, principalement en raison de leur risque de contrepartie intrinsèque; d’où le retour en force de la réplication physique ces dernières années, certains prestataires d’ETF passant même de la réplication synthétique à la réplication physique. C’est pourquoi les ETF à réplication physique sont désormais nettement majoritaires à la Bourse suisse SIX.

La réplication physique peut également comporter des risques, par exemple lors d’opérations de prêt de titres. Dans ce cas, le prestataire d’ETF peut prêter les titres de l’indice à une autre partie pour une durée déterminée en échange de garanties. Il court alors le risque de ne pas pouvoir récupérer ses titres. Le prestataire d’ETF perçoit en contrepartie des frais de prêt, qui sont en partie portés au crédit de la fortune de l’ETF et qui contribuent au rendement de l’ETF. Ainsi, l’investisseur tire lui aussi profit des prêts de titres.

Fiche technique

Épargner et investir avec des ETF

Lisez quels sont les avantages des ETF par rapport aux fonds de placement traditionnels et quels sont les aspects importants lors de la sélection

Contrôler la qualité de la réplication

La qualité de la reproduction de l’indice peut varier en fonction du type de réplication. Par qualité de la réplication, on entend la qualité avec laquelle l’ETF reproduit l’indice. Afin de mesurer la qualité de réplication d’un ETF, il vaut la peine de comparer le rendement de l’ETF avec celui de l’indice. Si l’écart entre le rendement de l’ETF et celui de l’indice est important ou si celui-ci connaît de fortes fluctuations, la prudence est de mise.

Du fait de la forte croissance des ETF et la diversité des produits qui en découle, il devient de plus en plus important, mais aussi de plus en plus difficile pour les investisseurs de s’informer sérieusement et de manière précise avant l’achat.