Prévoyance

Réduction des horaires de travail: mes cotisations vont-elles aussi diminuer?

Ces dernières semaines, plus de 1800 assurés ont contacté VZ. Beaucoup craignent que la réduction des horaires de travail n’entraîne d’importantes lacunes dans leur prévoyance ou que les caisses de pension ne soient plus suffisamment sûres. Découvrez ci-après quelles questions sont le plus souvent posées.

Fabienne Valvano
Experte patrimoniale

Réduction des horaires de travail et caisse de pension: mes cotisations vont-elles diminuer?

En cas de réduction des horaires de travail, l’employé perçoit en général 80% de son salaire habituel. De nombreux assurés nous demandent quel est l’impact de cette baisse sur leur caisse de pension. Bien que le salaire perçu soit plus bas, ce que l’on appelle le "salaire assuré" reste inchangé. Et c’est sur ce salaire-là que se fonde le calcul des cotisations à la caisse de pension.

Les cotisations ne baissent donc généralement pas. L’employeur continue de verser les cotisations aux assurances sociales fixées par la loi ou convenues par contrat sur la base du salaire habituel.

D’un autre côté, durant la période de réduction des horaires de travail, l’employeur est autorisé à déduire du salaire les cotisations de l’employé dans la même mesure qu’auparavant. Même si le salaire est diminué, les montants des déductions restent donc inchangés.

Fiche technique

Prévoyance et temps partiel

Cette fiche technique présente les aspects les plus importants à prendre en compte pour limiter les lacunes de couverture.

Exemple: Un homme gagne 10'000 francs par mois avant la réduction des horaires de travail et 1300 francs sont déduits de son salaire au titre des assurances sociales. Il perçoit donc 8700 francs. Pendant la période de réduction des horaires, il ne gagne plus que 8000 francs par mois, mais les déductions au titre des assurances sociales s’élèvent toujours à 1300 francs. Il ne perçoit donc plus que 6700 francs.

N’oublions pas toutefois que de nombreuses caisses de pension sont de toute façon obligées d’abaisser régulièrement leurs promesses de rentes. C’est pour elles un moyen de faire face à la persistance des taux bas et à l’augmentation continue de l’espérance de vie des retraités. Raison de plus, pour les assurés, de prendre leur prévoyance en mains s’ils souhaitent sauver leurs rentes.

Liquidité: la caisse de pension de mon employeur est-elle vraiment sûre?

Pendant les bonnes années, certains employeurs ont constitué des réserves en prévision des mauvaises années: ce sont les réserves de cotisations de l’employeur. Le 25 mars, le Conseil fédéral a décidé que pendant une durée de 6 mois, les employeurs seraient exceptionnellement autorisés à utiliser ces réserves afin de payer leur part des cotisations.

Ces mesures aident certains employeurs à combler d’éventuelles pénuries de liquidités. Mais en définitive, la santé d’une caisse de pension dépend de plusieurs autres facteurs, dont le taux de conversion, le degré de couverture, la rémunération des avoirs et les coûts administratifs.

Régime surobligatoire: mon employeur est-il en droit de suspendre ses cotisations d’épargne?

Beaucoup d’employeurs offrent des prestations plus généreuses que celles prévues par la loi, par exemple sous la forme de cotisations d’épargne surobligatoires dans la prévoyance professionnelle.

Fiche technique

Conseils pour compenser la baisse des rentes

Cette fiche technique indique quelles mesures vous pouvez prendre pour compenser l’effet de la baisse des rentes.

De nombreuses caisses de pension donnent maintenant aux employeurs la possibilité de suspendre provisoirement les cotisations d’épargne surobligatoires. Certes, l’employé épargne alors un peu moins dans sa caisse de pension, mais ces mesures aident l’entreprise à réduire provisoirement ses coûts et à préserver ainsi des emplois.

Coronavirus et crash boursier: les avoirs seront-ils moins rémunérés?

Beaucoup d’assurés craignent que leurs avoirs d’épargne ne puissent plus être rémunérés. Il est vrai que les caisses de pension suisses sont durement touchées, elles aussi, par la chute des cours. Cette évolution pèse parfois massivement sur leurs degrés de couverture.

À l’heure actuelle, on peut douter que la rémunération des avoirs de vieillesse en 2020 soit au même niveau qu’en 2019. En effet, selon les dispositions de l’OPP2, les institutions de prévoyance peuvent accorder une amélioration des prestations seulement lorsque 75% au moins du degré de couverture cible est atteint.

Les employés doivent néanmoins garder à l’esprit que depuis des décennies, les caisses de pension comptent parmi les investisseurs jugés les plus performants en Suisse. Elles ont de l’expérience en matière de crises et utiliseront les réserves qu’elles ont accumulées au cours des bonnes années boursières.