Retraite

Prendre une retraite anticipée devient encore plus difficile

L’augmentation des coûts et des intérêts hypothécaires pèse sur les futurs retraités. Ceux qui veulent cesser de travailler avant l’heure doivent reconsidérer la question.

Julien Favre

Expert en retraite
Publié le
03 avril 2023

Une retraite anticipée coûte cher. Comme le revenu de l’activité lucrative disparaît plus tôt, la lacune de revenu est importante. De nombreux actifs épargnent depuis des années pour la combler. Leur planification pourrait toutefois être compromise, car épargner est devenu plus difficile. Le coût de la vie a, en effet, fortement augmenté du fait de la hausse de l’inflation.

Les intérêts hypothécaires ont doublé en quelques années. De nombreuses banques recommandent des hypothèques à taux fixe. Or, renouveler une telle hypothèque aujourd’hui fait fortement grimper les coûts.

Voici un exemple pour montrer ce que cela signifie: un homme de 58 ans souhaite prendre une retraite anticipée à 63 ans. Il économise donc dans ce but. Mais en raison de l’inflation et de la hausse des intérêts hypothécaires, il doit désormais supporter un surcoût de 6060 francs par an. Par conséquent, il doit économiser environ 505 francs de plus par mois pour financer sa retraite anticipée à l’âge de 63 ans (cf. tableau). 

Que faire? Pour que le compte soit bon, les futurs retraités doivent vérifier comment ils peuvent combler la lacune de revenu. L’épargne privée comme le pilier 3a, les économies et les dépôts de titres conviennent le mieux pour combler cette lacune. Le pilier 3a, par exemple, peut être retiré cinq ans avant l’âge ordinaire de la retraite.

Fiche technique

Retraite anticipée: quelles sont vos options?

Une retraite anticipée est souvent impossible par manque de moyens financiers. Cette fiche technique explique les mesures clés pour la financer.

Percevoir la rente AVS et la rente de la caisse de pension de manière anticipée est aussi envisageable, mais leur montant sera réduit à vie. Partir à la retraite à 63 ans revient donc à renoncer chaque année à 13,6% de sa rente AVS (actuellement), et souvent à plus de 10% de la rente du 2e pilier. De nombreuses caisses proposent des rentes transitoires pour éviter d’anticiper la rente AVS. Mais elles doivent souvent être financées par la personne assurée.

Examiner l’option d’une retraite partielle

Opter pour une retraite partielle peut aussi être une bonne solution dans de nombreux cas. Arrêter de travailler progressivement revient généralement moins cher qu’arrêter d’un coup. La lacune de revenu est alors moins élevée qu’en cas de retraite anticipée complète. Généralement, la lacune peut être plus facilement combler, avec par exemple des économies, un héritage, le pilier 3a ou le capital issu d’une assurance-vie.

En outre, les personnes ayant pris une retraite partielle continuent à se constituer un capital de prévoyance tout en restant assurées en cas de décès ou d’invalidité. Le retrait échelonné de l’avoir du pilier 3a et de la caisse de pension peut également être intéressant. Cela permet souvent de réduire nettement la charge fiscale.

Conseil: parlez-en en temps voulu avec votre employeur. Beaucoup offrent des modèles de travail flexibles. Anticipez soigneusement toutes les démarches importantes. La réforme de l’AVS a introduit des modifications décisives. En cas de versement en capital ou d’une combinaison de la rente et du capital, les caisses de pension ne peuvent autoriser que trois étapes partielles. Vérifiez également quelles sont les conséquences fiscales dans votre canton.

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