Prévoyance

Nouvelle étude: la génération 50+ fait un usage non optimal du pilier 3a

Dans la prévoyance privée, la plupart des gens recourent encore à un compte rémunéré. Une affaire peu rentable car celui-ci ne fait plus fructifier l’argent depuis bien longtemps.

Fabienne Valvano
Experte patrimoniale
Mis à jour le
01 janvier 2023

La majorité des Suisses de plus de 50 ans ont la sensation de faire tout bien comme il faut avec leur pilier 3a. En fait, beaucoup sous-estiment l’importance réelle de ce pilier, par exemple pour leur niveau de vie après la retraite. C’est ce que montre une récente étude de VZ auprès de plus de 10'000 épargnants. Tour d’horizon de ses principaux enseignements:

1) Prédilection pour le compte rémunéré

Seule une personne sur quatre entre 50 et 65 ans investit une partie de son pilier 3a en titres (cf. Graphique plus bas). Les formules comptes sont, par contre, étonnamment populaires: 60% des sondés détiennent toujours au moins un compte de ce type, alors que les intérêts ne compensent même pas l’inflation. Autre solution très répandue: les polices 3a, produits comportant un volet d’épargne et un volet d’assurance.

Étude VZ

Les baby-boomers et le pilier 3a

Dans cette étude, VZ examine la situation des Suissesses et des Suisses de 50 à 65 ans dans la prévoyance privée facultative.

Conseil: une solution-titres est en général bien plus rentable qu’un compte, à condition d’être investie dans des placements avantageux comme les ETF. S’agissant des polices 3a, les commissions et les frais engloutissent par contre une grosse partie des versements. Vous avez donc intérêt à séparer épargne et assurance.

2) Faible part d’actions

Épargner avec des titres permet de déterminer soi-même la part d’actions. Or, deux hommes sur trois investissent moins de 45% des fonds 3a en actions. Quant aux femmes, elles sont même trois sur quatre à choisir un faible taux d’actions.

Conseil: contrôlez votre profil de risque. À 55 ans, l’horizon de placement est encore suffisamment long pour augmenter le taux d’actions sans hésitation. Si vous travaillez encore dix ans ou davantage jusqu’à l’âge prévu de votre retraite, il vous reste suffisamment de temps pour améliorer vos chances de rendement avec des ETF.

3) Peu de comptes 3a

L’étude révèle que les hommes utilisent en moyenne 2,1 comptes pour leur pilier 3a, et les femmes seulement 1,5. Au plan fiscal, cela peut être contre-productif.

Conseil: le retrait des fonds est frappé d’un impôt de sortie. Il vaut donc la peine d’ouvrir plusieurs cagnottes 3a. Si, par exemple, vous avez déjà épargné 50'000 francs, ouvrez plutôt un autre pilier 3a. Vous pourrez alors, avec des retraits échelonnés, casser en général la progression fiscale.

Tirez le meilleur parti de votre pilier 3a

Voici à quoi les épargnants doivent veiller lorsqu’ils cotisent au pilier 3a:

  • Le versement doit parvenir à la fondation de prévoyance d’ici le 31 décembre. Donnez l’ordre de virement à votre banque mi-décembre au plus tard.
  • Les versements manqués ne peuvent pas (encore) être rattrapés: faites un versement chaque année, même si c’est moins que le maximum.
  • En 2023, les salariés peuvent cotiser jusqu’à 7056 francs, les indépendants sans caisse de pension 20% de leur revenu net (35’280 francs maximum).
  • Misez sur les titres et gardez les coûts bas. La valeur de votre avoir peut certes fluctuer, mais les solutions titres sont en général plus rentables à long terme qu’un compte rémunéré 3a auprès de la banque. En règle générale, le passage d’un compte 3a à une solution titres se fait sans problème.
  • Si vous prolongez votre activité professionnelle, vous pouvez continuer de cotiser au pilier 3a (les hommes jusqu’à 70 ans, les femmes jusqu’à 69 ans).